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Les chroniques d'Eléonore - 12 - Cauchemar

Souvenir



Cauchemar


J’ouvris les yeux. J’étais dans le noir complet. Assise sur une chaise, pieds et mains liés.

 

Merde…

 

À partir de quel moment la mission avait foiré ?

 

La panique me gagnait et ce n’était pas le moment.

 

Je tentais de me calmer mais la lumière s’alluma brusquement, aveuglée, je ne perçu tout d’abord que son odeur, le Savant fou…

 

Son accent immonde retentit dans la pièce, l’accent de la mort.

 

- « et bien et bien… mon petit matricule 385021 est de retour! Humm… petite fleur, je suis heureux de te revoir! En revanche…quelle déception!!!! »

Je tremblais, j’étais littéralement pétrifiée. Ramenée dans un passé que je voulais oublier par dessus tout… Mon cœur battait beaucoup trop vite, j’étais en panique. Que foutait il ici? Il était censé être mort…

 

Il reprit,

- « tu t’es encanaillée avec ces rats vengeurs! Quelle erreur…! Quoi que! J’ai des amis qui sont pressés de te rencontrer. Tu leur plais beaucoup! »

 

Merde, merde, merde… réfléchis Eléonore. Respire, putain…

 

La porte s’ouvrit. Deux hommes firent leurs entrées. Deux de mes cibles de ce soir…

 

Ils s’approchèrent de moi avec un grand sourire.

Le Savant fou s’écartait pour leur laisser le champ libre.

 

Le plus grand prit la parole,

- « Mademoiselle, enchantée de vous rencontrer! Nous sommes heureux de rencontrer le fameux ange vengeur! Quel honneur! »

 

Je regardais le colosse droit dans les yeux et lui sourit ironiquement. Il était hors de question de flancher.

 

Il poursuivit,

- « Vous nous avez privé d’un ami précieux ce soir… quel dommage… »

 

Le plus petit approcha son visage trop prêt du mien, il puait l’ail et la transpiration.

Je retins une grimace de dégoût.

Ce sale vicieux me lécha le visage… j’eu un mouvement de recule qui provoqua sa colère et me gifla avec force.

Ma tête partie en arrière et je sentis mon sang couler le long de ma joue.

Je regardais le nabot

Je lui souris ce qui eu pour mérite de l’agacer. Il voulait que je pleure? Putain c’était hors de question.

 

- « Tu veux jouer ma jolie! Très bien…! »

 

Sans trembler, je lâchais avec hargne,

- « Détache-moi pour qu’on s’amuse à fond. Fils de pute! »

 

Je lui crachais au visage. J’y mis toute ma rage, je n’avais plus que ça.

 

Seule, face à trois pervers recherchés pour les meurtres de milliers de juifs. J’étais perdue.

Il ne me restait que ma fierté et ma rage. C’était clair, plus un son ne sortirait de ma bouche à partir de cet instant.

 

Ils se regardèrent, le nabot rigola,

- « Amusons nous! »

 

L’une de mes pires nuit commençait.

 

Je fus déshabillée, pas sans lutter puisque je réussi à péter le nez du gros degueulasse puant.

Ils me suspendirent au mur, je touchais à peine le sol.

Ils me laissèrent comme ça pendant une éternité.

Ils me jetaient régulièrement des sauts d’eau glacés pour me réveiller. Je ne sentais plus mes bras…

 

Puis ils me frappèrent, encore et encore.

Je tins ma promesse et gardais le silence. Je plongeais à l’intérieur de mon esprit, dans une bulle protectrice.

Je retournais chez moi, dans ma maison. Ils étaient tous avec moi, me souriaient. Je pouvais  entendre ma mère chanter.

 

Je pleurais…

Mes bourreaux pensaient que c’était pour eux. Je ris intérieurement.

 

Après cela, ils me détachèrent.

Je tombais au sol… incapable du moindre mouvement.

 

Le colosse me traina par les cheveux jusqu’à une petite table. Je fus attachée et violée. Ils me volèrent mon innocence ce soir là. Aucune plainte ne sortis de ma bouche et cela les agaçait.

 

Je quittais mon corps par intermittence. J’aurais aimé mourir à cet instant. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Mon supplice dura encore beaucoup trop de temps.

Au fur et à mesure j’avais l’impression que mon âme se brisait en millier de morceaux et m’abandonnait.

 

Leurs mains froides à jamais gravées sur mon corps.

 

Je me répétais dans ma tête,

« meurt, meurt, meurt maintenant »

 

Si Dieu existait vraiment, il aurait dû répondre à mon appel. Ce connard gardait le silence.

 

Je pestais contre lui, contre tout les Saints de me refuser les portes du Paradis en cet instant.

 

Je pensais,

« Laissez-moi les rejoindre… pitié »

 

Seuls les coups de boutoir de mes bourreaux me répondaient.

J’étais seule…

 

Heureusement, je perdis connaissance.

 

Je me réveillais en sursaut avec le bruit d’une explosion.

 

Mes tortionnaires paniquèrent et m’abandonnèrent sur cette table, toujours attachée, dans l’incapacité de bouger…

 

J’entendais crier mon nom mais je ne voulais pas qu’ils me trouvent. Je savais que ma mort viendrait au vu du sang que je perdais.

 

Encore quelques heures et mes suppliques finiraient par être entendu.

 

Malheureusement, Marcel me trouva. Je l’entendis hurler mon nom. Je ne répondais pas, seules mes larmes coulaient. Il venait me sauver. Mais c’était beaucoup trop tard.

 

J’étais morte… mon âme s’étiolait minute par minute.

 

Mon ami me détacha, je lisais l’horreur sans ses yeux.

 

Il hurla encore et encore qu’il avait besoin d’aide, je le fixais sans rien dire.

- « Eléo, dit quelque chose je t’en supplie! »

 

Que dire? « Tout va bien! », non impossible…

 

La seule chose que je réussi à dire fut…

- « tue moi… »

 

Je n’eu le droit qu’à un « Non! » ferme et définitif… merde!

 

Il me mit dans une couverture, me prit précautionneusement dans ses bras et m’emmena à l’extérieur,

- « respire Eléo. Te tuer?! … non mais… non! Comment peux-tu me demander ça ? »

Il me regarda droit dans les yeux,

- « J’ai autre chose pour toi… »

 

Il m’emmena un peu plus loin, j’y retrouvais les trois fils de putes qui venaient de me faire vivre un enfer, assis à même le sol.

- « Ta vengeance Eléo… » En me tendant une arme.

 

Avais-je encore la force de le faire? Carrément…

 

- « Je veux être sur mes pieds, pose moi s’il te plaît. »

 

Il me posa délicatement en veillant à ce que la couverture reste en place, il me tenait fermement contre lui pour m’aider à rester debout.

 

Je pris l’arme, visais sans trembler malgré tout ce que je venais de subir…

 

Je ne ratais jamais ma cible, ils perdirent leurs masculinités en premier.

 

Ils pleuraient tellement fort… je souriais, c’était libérateur.

 

Mon âme reprenait place dans mon corps au fur et à mesure où leur vie les quittait.

 

Je me délectais de cette scène quelques minutes puis Marcel me ramena à la raison,

- « Maintenant Eléo… »

 

Je le regardais, puis visais leur tête et les achevaient chacun leur tour.

- « Pour eux, pour moi. Allez en enfer… »

 

À bout de force, je m’effondrais dans les bras de mon ami. Je perdis connaissance et ne repris conscience seulement sept jours plus tard.