1. Journals

Mage - 06 - La Vente aux enchères

Rapport
1999-08-18

Dans une limousine aux vitres teintées, 5 hommes discutaient.
Hormis un ronronnement lointain du moteur, seuls les bruits des glaçons du verre de Nathaniel venaient ponctuer leurs échanges :

"Le Lemegeton. C'est notre priorité absolue. Est-ce que tu es certain de pouvoir nous l'obtenir ?"
Un sourire dévoilant une canine acérée se dessinait sur le visage de l'homme.
"Nous en avons déjà parlé Gabriel, je ne faillirai pas. Vous aurez ce livre, coûte que coûte, je vous en donne ma parole."
"Quid du Codex Borgia ? Est-ce que ce serait aussi dans tes capacités financières ?"
"La soirée est encore jeune, j'ai bien peur de ne pas pouvoir me prononcer et te promettre chaque ouvrage qui sera en vente cette nuit, mais si vous en avez besoin, nous ferons de notre mieux"

La limousine était en train de ralentir et la porte s'ouvrait pour dévoiler le tarmac.
Taynara se tenait au bas de la rampe d'accès, sérieuse comme à son habitude.
"Messieurs, avant de monter, je dois vous donner ma seule règle pour ce vol. Pas. De. Magie." Gabriel allait ouvrir la bouche pour une réponse quand Taynarah leva un doigt pour suspendre sa phrase... "Si vous en faites, je me casse. Propre et net. C'est entendu ?"
"Oui, Taynarah, je t'en fais la promesse, nulle Magye ne naîtra dans ton appareil pendant le vol".
"Merci. J'ai amené l'argent, il est dans une mallette du cockpit, si vous en avez besoin, c'est là. Y'a 200 000. Prêt à taux Zero."
"Cette aide est appréciée, la Fondation ne l'oubliera pas."
"Bien, maintenant que tout est entendu, nous pouvons décoller dès que Taynara en donnera l'ordre. Madame, Messieurs, tous à bord !"

Quelques heures de vol particulièrement calmes plus tard, la descente se fît doucement vers Boston.

Lors du vol, chacun avait eu l'occasion de se mettre à son avantage, leur hôte avait prévu des tenues pour chacun des Mages. Il était important qu'aucun d'entre eux ne dénote dans le paysage.
La soirée allait voir venir les personnes les plus riches du Monde des Ténèbres, il ne fallait pas se faire remarquer par un manque criant de standing.


Le trajet en Taxi était des plus calme, chacun mesurait la gravité de la situation.
Gabriel avait la mâchoire serrée, jetant quelques regards tendus vers Nathaniel, se demandant si son acte de foi n'allait pas lui coûter plus que désiré... Etait-il en train de pactiser avec le malin ? Il espérait que non. Cette vision du sous-sol du building le hantait encore et venait teinter chacune de ses interactions avec le Garou.
Terry Tran faisait danser ses doigts sur un paquet de Tarot. Ses mains étaient calmes, son regard, posé. Chacun de ses mouvements aurait pu révéler une carte, mais il attendait le bon moment. Il n'était pas temps.
Aldean Corax finissait de nettoyer ses ongles. Il avait probablement travaillé jusqu'au dernier moment avant de partir pour Boston.
Ewan Troy quant à lui, tenait ses mains sur ses cuisses, comme un athlète avant son heure. Ou comme un homme qui se préparait à devoir affronter ses démons.

Puis le moteur ralentît. La porte s'ouvrît. Ils étaient arrivés au Museum.
La sécurité cernait le bâtiment, chaque homme avait l'air conscient de sa tâche et en avait également la carrure et l'équipement. L'organisateur de la soirée comptait sur la classe de ses invités pour ne pas être irrespectueux, mais comme tout un chacun le sait... Confiance n'exclut pas méfiance, ainsi, chaque garde portait un tazer et une oreillette.
L'entrée du Musée, décorée pour l'occasion, était gardée et un contrôle de chaque personne y était effectué. Photos, de profil et de face, papier d'identité, invitation, rien ne serait laissé au hasard ce soir.

Après un passage vers le vestiaire, le groupe des 5 entra dans l'aile où se tiendrai la vente. L'organisation générale des lieux avait sa logique, le dépôt vente faisait face au buffet, alors que le pupitre du commissaire dominait la salle des convives.
Le groupe était arrivé au bon moment, ni en début, ni en fin d'heure, dans la masse des invités. Il y en avait d'ailleurs une trentaine. De tout horizon. Mages. Vampires. Garous. Humains.
Chacun avait l'air éclairé sur les autres participants, ou du moins, personne n'avait l'indélicatesse, ou la bêtise, de se laissait surprendre par la nature de l'autre.

Les petits fours, les flutes de champagnes et les invités circulaient déjà dans la salle. Certains voulaient être vus et d'autres voulaient voir.
Le ballet des mondanités allait bon train lorsqu'un tintement cristallin se fît entendre. L'hôte de la soirée, Roman Weetsbury, troisième du nom, gravissait l'estrade vers le pupitre :


"Mesdames et Messieurs, bienvenue au Peabody Essex Museum ! Ce soir se déroulera notre 13ème édition de vente aux enchères.
A l'intérieur de ces murs, vous trouverez nombre d'objets uniques dont vous saurez appréciez la rareté.
Cependant, comme tout lieu de rencontre, il nous faut tous répondre de quelques règles de bienséance.
La première, aucun d'entre nous ne devra s'adonner à son art à l'intérieur de ces murs pendant la vente. Nous nous verrions obligés, le cas échéant, d'appliquer quelques pénalités.
La seconde enfin, aucun impayé ne saurait être toléré, nous sommes entre gens convenables, tâchons donc de ne pas nous ridiculiser en outrepassant nos capacités financières. Là encore, des pénalités pourraient être encourues.
...
Sur ce, Mesdames et Messieurs, levons notre verre à l'art et au partage de nos savoirs les plus discrets !"

L'audience applaudît poliment et les discussions reprirent de plus belle.

Une jeune homme volubile gesticulait au vu et au su de tous, ses manières n'étaient pas du goût de ceux qui l'entouraient, mais il s'agitait de telle manière que personne ne pouvait le rater.
Il se pavanait devant une toile qu'il aurait lui même peinte, "Apparition d'Anthélios - Anton Sethrakian"


Si tous les yeux, et les oreilles, étaient tournés vers cet énergumène, certains savaient où jeter leurs regards, comme par exemple, une jeune femme, féline, élancée et magnifique.


Elle était au centre de la foule, seule. Elle parcourait la salle du regard, scrutant chaque convive. Lorsque son odeur parvint à Nathaniel, la fixa jusqu'à ce qu'elle en vienne à l'observer.
Ses yeux passèrent devant les siens, les uns se plongeant dans les autres.
Elle s'arrêta, le temps de faire savoir au change-forme qu'elle avait reconnu, et relevé, son défi. D'un geste grâcieux elle appela un serveur et lui glissa quelques mots à l'oreille, puis repris son analyse de la salle.
Certains dans l'assemblée n'avaient d'yeux que pour elle, mais elle prenait visiblement un malin plaisir à ne pas donner suite, éconduisant les prétendants d'un simple regard. Don Ewan qui tenta une approche mais ne reçut que dédain.

Nathaniel, comme à son habitude, lové dans un coin de la pièce afin d'avoir le retard sur tous, guettait les mouvements de foule, il observait un balais ininterrompu, chaque invité passant entre les différentes pièces de la collection, lorgnant discrètement les objets en vente, feignant l'intérêt. Ce jeu l'amuse car il en discerne les arcanes. Les faux-semblants, les manières, et surtout, les maîtres en la matière. Parmi eux, une femme, grande, élancée, froide. son ossature portait à elle seule le poids d'une robe blanche et chacun de ses angles saillait tel la pointe d'une falaise. Son visage était orné d'un masque blanc et ne laissait transparaitre qu'une infime parcelle de ses yeux. Des yeux troublants, baignés d'une noirceur profonde.


Elle trônait proche d'une Page du livre de Nod dont elle disait être la vendeuse et était en pleine discussion. Elle ne manqua pas de repérer les Mages et de les suivre du regard. Non sans une certaine lueur dans le regard. De la même que l'ont retrouve dans les yeux de ceux qui chassent.

Gabriel rejoignait l'un de ses compagnons, lui même planté devant un des objets en vente. Aldean ne s'était pas éloigné du présentoir depuis qu'il l'avait vu et Gabriel s'inquiétait de ne le voir qu'à cette place.
Lorsqu'il vît l'objet en question, Gabriel marqua un temps d'arrêt "Imposs..", il tourna alors son regard vers Aldean, et fît en sorte de le faire sortir de sa stupeur, non sans mal.


"Arh, je vois que mon objet vous intéresse Yah ! Peut-être voudrez vous vous donner la peine de glisser une petite enveloppe dans son urne Yah ?"
"Ou l'avez vous eu ?!"
Cracha Gabriel d'un ton inquisiteur

"Arh, je ne peux donner l'origine de l'objet, je peux simplement vous dire que l'objet est authentique ! Une Pierre de Chakra ! Celle de l'esprit Yah !"
C'est à ce moment que Nathaniel, qui avait vu la scène, a choisi d'intervenir.
"Une bien belle pierre en effet ! Nous ne manquerons pas de nous y intéresser.. Vous êtes ?"
"Zoriis Zitterman, Yah !"


Un homme fît de son mieux pour fendre la foule vers l'urne de la Pierre, il tenait une enveloppe dans ses mains et "Pardon, excusez moi, je voudrais pouvoir.. Oui, merci, pardon."
Non pas que le manque de respect caractérisait la foule amassée autour de l'objet, mais chacun avait l'air captivé, dont il émanait un certain charme. Plus encore que la foule, Aldean avait l'air absorb par cette dernière, à tel point que lorsque l'homme atteignît enfin l'urne, Aldean entama un mouvement brusque, promptement stoppé par Gabriel et Nathaniel. Mais les deux hommes, concentrés qu'ils étaient sur leur compagnon ne virent pas celui qui allait bousculé l'acheteur.
Ewan.
D'un geste maladroit poussa l'homme frêle, qui, trébuchant n'aurait pas manqué de tomber, tête la première, sur un coin de table en métal.
Nathaniel, dans un réflexe vif, fît volte face et rattrapa l'homme par sa chemise, pas suffisamment pour lui éviter la chute, mais bien assez pour qu'il manque de percuter le coin fatal.
L'homme frêle se releva de sa honte, hébété par sa chute. Il jeta un regard noir à Ewan, mais se rendît vite compte que c'est celui-ci et Aldean qui le regardait comme un mari jaloux éconduirait un prétendant.
"Monsieur ?! Vous allez bien ?! Vous auriez pu beaucoup plus mal tombé !" Fît Nathaniel en époussetant son costume hors de prix.
"Oui ! Oui ! Ca va, merci."
L'homme reculait, tenant son enveloppe proche de lui en reculant face aux regard des deux Mages.
"La voie est libre"
Gabriel désignait l'espace où se tenait Aldean et Ewan quelques instants auparavant. "Vous pouvez mettre votre enveloppe."
"Oh, non, j'ai... J'ai changé d'avis, je..."
"Mais si, faites, notre ami a bien trop levé sa flute en ce début de soirée, il ne s'agit que d'une maladresse regrettable, faites, posez votre mise dans l'urne."
"Ah, euh, merci. Y'a pas d'mal hein, haha."
Puis l'homme approcha sa main lentement de l'urne, sous le regard tendu de Aldean et Ewan. 
Gabriel quant à lui demanda à ce que tout le monde se réunisse, une clarification devait être faite sur ces événements.

Les Mages s'étaient éloigné dans la galerie, il était important pour eux de pouvoir gérer ce conflit, aussi Nathaniel leur laissa l'espace nécessaire..
C'est à ce moment qu'un serveur s'approcha de Nathaniel. "De la part de la jeune femme en robe noire, Miss Qeb , pour Monsieur Camazotz." et le serveur lui présenta un Martini servi avec trois olives.
Se saisissant du verre, Nathaniel ne manqua pas de le lever en direction de la jeune femme avec un sourire puis il rejoignît les Mages.

Ils s'étaient isolés dans une aile du Musée, loin des oreilles indiscrètes. Lorsque Nathaniel les retrouva, Gabriel était en plein sermon.
"... vous pensez avoir vu dans cette Pierre, mais cela ne vous apportera que des larmes. Je l'ai déjà vu consumé des proches, je la laisserai pas vous atteindre comme eux. Défaites vous de son emprise !"
"Tout va bien ?"
"Oui, tout va bien maintenant."
"Bien, alors si tu as finis, je me permettrai un commentaire à mon tour. Messieurs, nous sommes invités ici, et à ce titre, je n'accepterai plus aucun débordement entre ces murs. Si vous deviez recommencer, vous perdrez mon soutien et devrez trouver le chemin du retour vous même. Est-ce bien clair ?"

Nathaniel eu un silence gêné pour seule réponse.
"Bien, je suis cert..." Des bruits se firent alors entendre depuis une autre aile du Musée. Alors que les Mages se demandèrent ce qu'il pouvait bien se passer, Nathaniel se précipita, d'un pas léger mais vif, il devança les Mages pour arriver devant un attroupement.
Le jeune homme tonitruant du début de soirée se tenait devant une peinture.
"Bah voilà, elle est bien mieux comme ça !" Il secoua sa bombe de peinture rouge et la leva vers le tableau.
"MONSIEUR ! Arrêtez !"
les hommes de la sécurité l'encerclèrent et retirèrent la sécurité de leurs tasers. "Monsieur, posez cette bombe !"
"Non mais, sans déconner; vous allez pas me dire que vous la trouviez jolie quand même, elle est mieux là !"
Une coulure bordeaux glissait sur la peinture souillée.

Un cri survint de l'autre bout de la salle.
"GRAND DIEU !" l'ensemble des convives, et quelques uns des gardes, tournèrent la tête pour voir Nathaniel s'approcher du jeune homme,
"C'est Ma-gni-fique ! Vous l'avez sublimé !"
"Ah bah, j'vous l'avais dit. J'vous la signe ?"
Dît-il en agitant la bombe bordeaux
"NON ! Surtout  pas ! Elle est parfaite maintenant ! Laissez moi la contempler !" Nathaniel s'approchait du tableau en passant devant les gardes, interloqués. Lorsqu'il fut assez proche, il écarta Anton Sethrakian de la toile tout en faisant mine de regarder le tableau, il lui tenait le poignet.
"Un coup de maître, vous avez l'œil mon jeune ami." Satisfait, Anton se détendît et se laissa prendre la bombe par Nathaniel qui la tendît aussitôt aux hommes de la sécurité.
Sur ces entrefaites, Mr Weetsbury arriva. D'un pas posé mais assuré il s'approche du tableau. Son regard était impassible alors qu'il contemplait le désastre.
"Mr Sethrakian. Nous n'allons pas pouvoir laisser passer une telle chose. Je doute que les assuran..."
"Bah bah bah bah bah, je vous l'achète !"
"Cette toile n'est pas à vendre voyons, nous ne pouvons p..."
"Non non, j'achète le Musée, la collection, j'achète tout, aller, prix de gros !"

Choquée, la foule retint son souffle, attendant la réaction de leur hôte.
"Bien, j'imagine que nous parlerons des formalités après la soirée." La tension finît par s'évanouir, les gardes rengainèrent leurs tasers, Anton rinça la coulure de peinture qui tachait son costume et tous repartirent dans la salle principale.

Nathaniel rejoignît les Mages qui le regardaient, interloqués.
"Imaginez s'ils avaient tasé un Loup-Garou dans une salle pleine d'invités. Je n'ose imaginer le carnage."
"C'est donc un versipelis ? Tu n'es pas le seul dans cette soirée alors ?"
"J'ai bien peur que non Gabriel, j'ai cru en compter 5. La jeune femme, Miss Qeb. Mr Setrakian et son garde du corps ainsi qu'un couple. Au moins 3 vampires et j'ai cru compté un Mage en plus de vous 4."
"Cela rejoint mes estimations."


La soirée avait repris son cours. Chacun était retourné à son jeu de faux semblant et alors que Gabriel faisait le tour des objets, la jeune femme au masque vint le voir.
"Intéressé par quelque chose ?" Gabriel se tenait devant la page du livre de Node.
"Certes, beaucoup de belles choses sous vitrine ce soir."
"C'est vrai. Toutes les belles choses ne sont pas que des objets. Pour ma part, je chéris autant mes possessions... Que mes expériences."
Elle ponctua sa phrase en plantant ses yeux noirs dans le regard de Gabriel.
"J'ai bien peur de ne pas vous suivre." Fît-il sans sourciller.
"Eh bien, un baiser par exemple."
"..."
"Le sang d'éveillé est une denrée rare. Mais ce qui l'est encore plus, c'est le frisson de l'instant. Vous n'imaginez pas combien les notres sont capables de payer pour une petite goutte..."
Cette dame était d'une grande retenue, dans ses gestes et ses mots, mais sa dernière phrase était fiévreuse, tremblante. Elle ne put réprimer un mouvement vers l'avant de quelques centimètres.
"Madame bonsoir." Nathaniel fît irruption dans la discussion et la dame reprît immédiatement ses esprits. Elle répondit d'un mouvement discret de la tête.
"Un bien bel objet que vous vendez là."
"Oh, il n'est pas encore à moi
" dît-elle en détournant le regard de Gabriel "Et quant à la page, c'est celle que j'aime le moins. Je préfère la concéder à la vente."
"Pour un prix certain, j'imagine."
"Le prix n'est pas la question. je tire bien plus de plaisir à voir toutes ces petites gens danser autour de l'objet. Vous n'imaginez pas ce que certains feraient pour obtenir quelque chose.. Et vous même ? Vous êtes là pour ?"
"Le Lemegeton."
Asséna Nathaniel. "Et vous ?"
"Je flirte avec l'espoir d'un frisson." Fît-elle en tournant délicatement son masque vers Aldean qui venait de rejoindre la discussion.
"J'imagine que nous pourrions nous entendre, ces ventes aux enchères sont l'occasion de se faire des amis. De nouer des liens." Nathaniel laissa planer un silence..
"Certes. Vous savez ce que je veux. Discutez en.." Puis la dame s'éloigna lentement.

"C'est typiquement le genre de personne qui ne doit pas devenir notre ennemi dans cette vente. Quelqu'un de riche qui n'est là que pour s'amuser en causant du tort."
"Il est vrai, mais je n'ai pas l'intention de donner le sang des miens."
"Gabriel, avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux pas égaler les capacités financières d'une caïnite de ce rang. Sa fortune doit être colossale."
"Que devrions nous faire selon toi ?"
"Elle veut du sang.. Quel mal à cela ?"
A ses mots, Nathaniel entendit la mâchoire de Gabriel se serrer. "Tu me dis vouloir ce livre, qu'il en va de votre lutte et de la mission de votre Fondation... Soit. Je ne fait que te présenter les opportunités. Si le prix est trop élevé pour toi, je le comprends, mais sache que je ne me ruinerai pas parce que vous n'êtes pas prêt à ce sacrifice."
"Alors c'est moi qui le ferais !"
Tona Gabriel d'un ton sec.
"Cependant.. S'il devait advenir qu'une conséquence fâcheuse intervienne après le baiser de la vampire... Ta fondation pourrait ne pas survivre à ta démise. Laisse un de tes soldats prendre cette balle. Tu te dois de garder l'esprit clair."
Gabriel posa les yeux sur ses ouailles. Pesant sa décision avec le plus grand soin. Aldean finit par prendre la parole.
"C'est moi. Mais si j'fais ça, je veux qu'on achète la Pierre."
"Ca me parait acceptable... Qu'en penses tu Gabriel ?"
La mâchoire de ce dernier était verrouillée. Il ferma les yeux puis souffla :
"Bien. Si tu souhaites en accepter les conséquences, Alea Jacta Est. Mais renseigne toi, vois ce que tu peux apprendre sur le baiser des vampires et sur son effet sur les éveillés. Alors j'approuverai."

L'attention de Nathaniel venait d'être dérobée par Miss Qeb qui le regardait de façon insistante.
Elle le regardait et se dirigeait vers un endroit calme du Musée, il la suivit donc sans aucune hésitation.

"Madame Qeb. Enchanté de pouvoir vous parler."
"Bonsoir. J'ai besoin de votre aide."
"Diantre, c'est direct."
"La vente commence sous peu, je n'ai pas le luxe de perdre notre temps à tous les deux. L'amulette de Kamun Ra, je la veux. J'ai besoin que vous fassiez... Diversion pour moi."
"Que je trahisse la seule loi de la soirée ? Et pour quoi ferais-je cela ?"
"Parce qu'en retour, je le ferais pour vous. Empêchez les acheteurs d'aller au delà de mes 5 millions d'enchère et je serais votre débitrice."
"Et comment m'assurer de cela ? Je dois mettre ma réputation en jeu pour la promesse d'une aide future ? J'ai bien peur de ne pas fonctionner comme ça."
"Je sais que je peux avoir confiance."
"Et vous avez raison, mais je n'accepte pas votre marché."
La déception put se lire sur le visage de Bazziri. "Cependant, je vous promet que vous aurez cette amulette. Il en va maintenant de mon honneur."
"Faites cela pour moi, et vous je ferais en sorte que vous obteniez ce que vous cherchez."
"Soit. Faisons ça."

La jeune femme s'éloigna gracieusement. Chacun de ses pas était félin, silencieux et délicat.
Nathaniel put alors voir que Gabriel était en discussion avec Zoriis.
"Je puis vous assurer que cette Pierre est authentique Yah ! Herr Weetsbury est un ami très cher, vous pouvez allez lui demander."
D'un pas leste, il rejoint Gabriel.
Il posa son verre sur la table, interrompant ostensiblement la discussion.
Un silence gênant planait depuis plusieurs secondes lorsque Zitterman ouvrit la bouche pour parler...
"Imaginez un instant." Cloua Nathaniel. "Imaginez qu'une soirée comme celle-ci puisse voir admettre en son sein un objet d'une grande qualité. Mais que cet objet soit faux. Si notre hôte parle ouvertement de pouvoir punir une créature de la nuit pour simplement avoir utilisé son art, je n'imagine pas ce qu'il serait capable de faire ç quelqu'un qui déshonorerai sa maison. Sa soirée." Nathaniel fixait Mr Zitterman droit dans les yeux, scrutant chaque plissure sur son visage, écoutant les battements de son coeur qui s'emballait. Il laisse le silence ponctuer sa menace. Et alors que Zitterman avait un mouvement de recul lent, Nathaniel le saisit calmement par l'avant bras et enchaina...
"Imaginez maintenant que quelqu'un capable d'une telle supercherie, devant des yeux si avertis, réussisse à vendre son bien. Imaginez que, fort de ses nouveaux amis, ils puissent non seulement repartir vivant, mais riche. ne serait-ce pas une issue plus qu'appréciable ?"
Un silence lourd reignait autour de la table. Gabriel tenait celle-ci fermement, preuve de la conscience qu'il avait de la situation. Zitterman lui calculait ses chances s'il courrait maintenant, pouvait-il crier à l'aide ? Non. Pouvait-il se battre ? Aucune chance. Il ne lui restait plus qu'à...
"C'est un exercice d'imagination intéressant Yah. En Autriche, nous préférons avoir des amis comme ceux-là, Yah ? Il serait convenable de parler d'une contrepartie, dans une telle situation Yah ?"
"Certes."
Gabriel se détendait lentement mais il voyait que le filet avait fonctionné.
"Nous pouvons faire en sorte que les enchères de votre objet se passe correctement. Tout ce que nous demandons, c'est l'adresse et le contact de votre fournisseur."
"Arh, je peux tout à faire convenir que c'est un marché honnête. Serrons nous les mains, Yah ?"
Nathaniel saisit la main de Zoriis, et Gabriel fît de même.
Nathaniel se pencha alors pour saisir une enveloppe, se munît de son stylo Montblanc et commença à écrire.
"2.000.000, est-ce que cela vous convient ? C'est une bonne assurance pour une babiole vulgaire, il me semble."
"Yah yah, wunderbar ! 2 millions de dollars Yah ! Je ne manquerai pas de donner votre nom à mon fournisseur, vous comprenez, je ne peux pas me permettre de donner le sien ici, beaucoup trop d'oreilles indiscrètes Yah !?"
"Pourquoi se faire des ennemis quand on peut avoir des amis ?"
Dît Nathaniel en serrant la main de l'homme.
"Yah yah yah !"

Nathaniel et Gabriel attendirent que l'homme s'en aille, guilleret, "Je suis navré d'être intervenu comme cela, mais il me semblait qu'il y avait une carte à jouer."
"Je pensais le dénoncer, mais ton idée me convient."
"Le dénoncer n'aurait servi rien d'autre que d'assouvir une obéissance aux règles de bonne conduite. Alors que là, nous nous sommes offerts un ami ponctuel et probablement un bon contact pour la suite.. Aldean pourra certainement obtenir des objets d'aussi bonne qualité pour ses créations."
"Certes. Bien vu."
"Ou en est tu de ta décision pour le baiser de la vampire ?"
"Aldean a tenté de joindre Eléonore Dorville, nous attendons ses lumières."
"Bien. Mais toi, quelle décision prendras tu ?"

Le conflit intérieur de Gabriel pouvait se lire sur son visage. Il prît le temps de réfléchir avant de répondre au garou. "Si Aldean est volontaire, je ne rechignerai pas sur l'opportunité... Si on peut avoir un ami de plus... Notre quête le mérite."
"Bien, ne tardons pas alors, la vente va commencer et il y a beaucoup à faire."

Le duo partît rejoindre Terry et Aldean. Les deux Mages venaient de raccompagner Ewan et de le mettre dans un taxi pour l'aéroport. Visiblement, ce dernier avait failli s'effondrer en ridicule à cause d'un abus de champagne.
"Vous l'avez renvoyé au Jet ?"
"Oui, il a tiré la gueule, mais il est dans le taxi jusqu'à bon port."
"Quid des réponses d'Eleonore ?"
"Selon la description, ça pourrait être une Nosfératu."
"La broche qu'elle arbore ne correspond pas, à moins qu'elle soit du Sabbat. Mais même avec ça, ça ne colle pas. Je maintiens que l'hypothèse de Gabriel est la plus plausible, une descendante des Capadociens."
"Dans ce cas là, Eleonore dit que les Giovanni ont une morsure douloureuse, mais que ça n'ira pas plus loin."
"Tant qu'elle ne te transforme pas..."
"Ouai, si on peut éviter, ça m'va. Mais je signe, allez, on le fait, on en parle plus et on rentre avec le bouquin."
"Si telle est ta décision, allons y."


Les 4 hommes partirent donc à la recherche de la dame blanche pour la trouver en train de parler avec des convives qu'elle éconduisit d'un geste de la main pour se diriger vers nous d'un pas décidé.
"Vous avez pris une décision, messieurs ?"
"Effectivement. Si nous pouvions en discuter dans un endroit moins bondé ?"
Nathaniel tendît son bras à la Dame et fî en sorte qu'elle ouvre la marche, se sentant ainsi en position de force, elle laisserai surement la discussion allait dans le bon sens pour eux... Son bras était froid. Blafard. De ce froid malaisant qui ne se réchauffe pas, mais Nathaniel n'y laissa rien paraître, il laissait la dame les guider dans une aile où il n'y aurait qu'eux.

"Vous ne le transformerez pas."
"Oh, non, très cher, je n'ai pas le mauvais goût de choisir mes infants à la va-vite."
"Alors soit. Faites ce que vous avez à faire."
Ponctuant la phrase de Gabriel, Aldean déboutonna costume pour mettre à jour son cou.
"Grand dieu. Un peu de tenue que Diable. Je ne vais pas faire cela comme ça, il s'agit d'un échange intime. Suivez moi, mon cher."

Gabriel laissa Aldean s'éloigner avec la dame blanche, ils allèrent derrière un simple mur, à l'abris des regards.

Nathaniel avait plongé son regard dans celui de Gabriel, il avait posé la main sur son épaule et veillait à ce qu'aucun regain de moralité ne vienne interrompre le marché. Il en allait de leur mission et tous deux le savaient pertinemment.
D'un coup, d'un seul, ils entendirent un choc sourd, Nathaniel tenait fermement Gabriel dont les yeux s'écarquillaient d'impuissance.
Gabriel ne l'entendait pas, mais Nathaniel ne ratait rien de la scène.
Le choc avait surpris Aldean qui avait lâché un souffle. Il entendît la vampire dégriffer chacun des crochets de son masque, lentement. Il pouvait deviner avec quelle lenteur machiavélique elle profitait de ce moment. Le raté dans le souffle d'Aldean lorsqu'il a aperçut son visage. Les battements de son coeur qui s'accéléraient. Les craquements que firent les lèvres parcheminées de la Dame lorsqu'elle ouvrît la mâchoire pour le mordre.
Le regard de Nathaniel était vide, il ne regardait pas le visage de Gabriel qui se tenait devant lui, toute son attention était tournée vers le Baiser. C'est lui qui se crispa lorsque Aldean geignît de douleur sous les crocs de la caïnite. Le bruit de cuir froissé que faisaient les mains de Gabriel en se serrant si fort que ses ongles craquèrent. Un son semblable à un chat qui lécherai une plaie. Puis, la respiration d'Aldean redescendit. Nathaniel entendît les crochets d'un masque être raccrochés. Le bruit d'une main passée sur un visage poilu. Et un chuchotement.
"Merci très cher. Une expérience que je chérirais."

Gabriel et Nathaniel se détendirent lorsque la Dame réapparu de ce côté du mur.
"Bien. Vous avez rempli votre part du contrat, que puis-je pour vous ?"
"Le Lemegeton. Nous le voulons."
Crache Gabriel entre ses dents serrées.
"Bien. Chose entendue. Votre ami est tout à fait à mon goût, si d'aventure vous vous en séparez..."
"Merci pour ce geste, madame... ?"
"Margerye. Margerye Barrow."


Aldean mît quelques instants à se remettre de ses émotions, mais il reparût lui aussi de ce côté du mur.
"Merci. Ton geste ne sera pas oublié."
La seule réponse fût un pouce tremblant et un sourire forcé.
"Allons acheter ce putain de livre."

Comme pour ponctuer ces mots si doux, un tintement se fît entendre.
"Mesdames, Messieurs, nous allons ouvrir la vente aux enchères. Que chacun prenne sa place et se munisse de sa pagaie. Je vous demanderai de ne pas vous épandre en verbiage lors des ventes, les négociations sont maintenant closes."
"Pour ouvrir la vente de ce soir, le premier objet. Edition originale, numérotée.

 



Ouverture des enchères à... cent cinquante milles dollars !"
"Ici, 200.000. 250 pour Madame. 300 ! 350 ! 400 ! 450 ! 500 à l'homme au tweed ! 600 ? Qui pour 600 ? 600 pour Monsieur ! ... 600 Une fois. 600 Deux fois."

Nathaniel leva la main. "700 ! Est-ce qu'on nous avons 800 ? 700 Une fois. 700 Deux fois. ADJUGE ! Et une première vente pour ce monsieur à Sept cent milles dollars ! Bien joué !"
Les mains de Nathaniel tremblaient lorsqu'il la tendît pour serrer celle de Terry Tran qui lui rendît un clin d'œil complice.

"Le deuxième objet... Le Codex Borgia !

Une édition originale.
Ouverture des enchères à 350.000 dollars. 400 ! 450 ! 500 !!! 600 ! 650 !"
Gabriel était tendu. Il regardait chaque main se lever avec de plus en plus de mal pour cacher son anxiété. Chaque annonce d'un chiffre était comme un coup de hache. "700 pour l'homme au Tweed !" Il jeta un coup d'oeil stressé à Nathaniel qui n'avait pas l'air d'en mener bien large non plus. Il manipulait son visage, ses mains tremblaient. "900 ! 900 Une fois..." Gabriel tournait la tête vers la main levée pour les 900.000. "1 Million ! 1 Million pour l'homme au fond !!!" Gabriel sursauta sur sa chaise, il chercha l'acheteur dans toute la salle pour se rendre compte que c'est Nathaniel qui avait levé la main. Il suait. "1 Million une fois ! 1 Million deux fois ! ADJUGE ! Bien joué monsieur !"
Nathaniel eut un regard complice à Gabriel, il cligna subtilement de l'œil alors qu'il serrait sa main. La main du Garou n'était pas moite mais bien sèche. Gabriel comprît immédiatement son jeu.

"Passons maintenant à la Pierre de Chakra.
Une authentique Pierre de l'esprit, couleur Lapis Lazuli."


Le groupe échangea un regard et se tournèrent presque tous vers Zoriis Zitterman.
Celui-ci fanfaronnait. "Les enchères commencent à 2 Millions !" Un souffle de surprise parcourut la salle. Tout le monde avait l'air éberlué par un tel départ en force pour cet objet.
"2 Millions ! Est-ce que nous avons 3 Millions ?" Nathaniel lançait un regard crispé à Zoriis. Il espérait que sa mise de départ de serait pas celle qui conclurait cette vente... "3 Millions ! Nous avons 3... 4 ! 5 ! 6 ! 6 Millions au Monsieur au Tweed ! 7 ! 8 ! 8 Millions ! 9 ! 10 ! 13 ! Une fois ! 13 Deux fois ! Adjugé !"
Nathaniel se détendît, et envoya un signe de tête à Zoriis qui répondît de son plus beau sourire.

"Une page du Livre de Nod !"


La page semblait être faite de cuir... Voir peut-être même de peau, humaine probalement.
Le texte présent était découpé en plusieurs versets.
Les enchères commencèrent à 450.000 $ et finirent dans les mains de Nathaniel pour la somme de 1,2 Millions.


"L'Apparition d'Anthélios par Anton Sethrakian.


Mise de départ... 700.000."

La vente allait bon train, jusqu'à ce qu'il ne reste que deux concurrents en lice. Margerye Barrow et Claude Ayo-Kobé. Elle menait à 13 Millions. "13 Millions, deux fois..." "20 Millions !" s'écria Ayo-Kobé. La salle retînt son souffle et tentait de lire la réaction de la Dame Blanche qui courba l'échine et ne leva plus sa pagaye. "20 Millions deux fois ! Adjugé à Monsieur Ayo-Kobé !"


Anton quant à lui, exultait, l s'était levé et avait entamé de frapper les mains de chaque convive comme l'aurait fait un joueur de foot. "S'il vous plait, asseyez vous ! Félicitations pour cette belle enchère mais sachons garder nos esprits !" Anton se rassît, non sans un "YEAH !" tonitruant.
Tous pouvait dénoter le réalisme de la toile et le mystère qui la nimbait... Selon l'artiste, il avait vu cette nuit étoilée bien avant qu'elle ne se produise. 

"L'amulette de Kamun Râ !"

 

Nathaniel pouvait voir la détermination sur le visage de Miss Qeb.
"Les enchères débutent à 1 Million ! 2 ! 3 ! 4 ! 5 !" Zitterman venait de lever la pagaye, par simple jeu et parce que sa vente s'était bien passée, mais il se ravisa de participer à la course lorsque Nathaniel leva sa propre Pagaye."6 ! 6,5 !" Bazziri le regardait, c'est la seule fois de la soirée où son regard n'était pas empreint de mépris.
Gabriel, interloqué, se tourna vers lui. Il ne comprenait pas. Le Lemegeton allait être le dernier objet. Pourquoi cette dépense inutile ?
"7 pour Monsieur !" Le couple réfléchît et finît par lever la main. "8 !" Nathaniel leva alors tranquillement la main, défiant le couple de Garous du regard avec un sourire narquois. Bazziri se crispait, l'on pouvait sentir qu'elle espérait à chaque seconde que le commissaire prononce... "8 Millions une fois ! Deux fois ! ADJUGE !"
Elle se tourna brusquement vers Nathaniel qui reçut son regard avec un sourire simple ainsi qu'un clignement d'oeil.

La suite de la vente se passa, les prix montaient, et le groupe attendait patiemment que vienne le tour du Lemegeton.

 

"Les enchères démarrent à 3 Millions ! 3,5 ! 4 !" La tension de Gabriel était palpable. Sa quête, personnelle et celle de sa fondation, tout était lié à cet ouvrage.
Son regard passait de Nathaniel, qui restait silencieux, au reste de l'assemblée qui se jetait dans la course. "6 ! 6,5 ! 7 !" Plusieurs personnes étaient encore en lice et les enchères montaient dangereusement vers la limite qu'avait fixé Nathaniel". "8 ! 10 !!! 11 ! 12 !" Un va et vient s'était installé entre les trois derniers joueurs. Nathaniel avait planté son regard sur Margerye qui le remarqua immédiatement, tournant... "13 !" Lentement... "14 !" La tête... " 15 !!!" vers ce dernier. "15 une fois ! Deux fois !" Elle leva nonchalamment sa pagaye "16 !". Son concurrent direct leva la sienne, pesa chaque million investit dans la course. "16,5 !". Margerye leva calmement la sienne. "17 ! Monsieur restera il dans la course !? 17 Une fois !" Le marteau du commissaire était pointé vers Margerye et cette dernière se tenait, calmement, assise en attendant le coup de marteau. "Deux fois ... ADJUGE !"

Gabriel ne put retenir un sursaut de joie. Le groupe s'échangea un regard satisfait, se souvenant du prix qu'Aldean avait payé.

"Mesdames et Messieurs, nous allons maintenant passer au paiement de vos achats, si vous voulez bien nous suivre dans l'arrière salle, nous allons procéder à la mise sous sceau des objets." A peine Mr WeetsBury eut il finit sa phrase que Margerye se leva d'un bond. Elle voulait visiblement rapidement récupérer ses biens.

Chacun put aller faire ses retraits et alors que le groupe se félicitait d'avoir réussi son objectif, Nathaniel les quittait pour aller récupérer ses pièces.
Après avoir signé des ordres de virement et donné les papiers nécessaires, il put récupérer la Page du Node, l'Amulette, le Codex et le Tarot. Tout 4 sous bonne protection il sortît précipitamment en se rendant compte que Margerye n'était plus là, ni elle ni le Lemegeton.
Lorsqu'il réussit à sortir du bureau, un mélange de soulagement et d'appréhension le saisirent quant il l'aperçu aux prises avec les Mages. Le visage de Gabriel était fermé. Ses compagnons et lui même faisaient face à la Vampire, opposés à elle. Voilà une disposition qui n'engage rien de bon sur le fond de leur discussion... Nathaniel pressa le pas, mas les convives s'amassaient devant lui, tantôt pour le féliciter, tantôt pour le gêner, il ne pouvait en être autrement, le monde entier faisait en sorte qu'il arrive trop tard dans cette discussion.
"...Prendrez donc que je veuille réévaluer votre participation."
"Ce n'était pas ce qui était prévu"
asséna Gabriel, sèchement.
"J'en conviens. Mais j'ai cru comprendre qu'il vous fallait ce livre. Et aujourd'hui, c'est moi qui le possède." L'ambiance était électrique, Terry manipulait nerveusement son paquet de carte, Gabriel avait la mâchoire serrée et les yeux d'Aldean brûlait.
"Eh bien eh bien ! Madame Barrow ! Félicitations pour votre achat ! Vous n'imaginez pas ce que vous avez fait pour nous ! Grand dieu, quel bonheur, j'avais peur de ne pas vous trouver après la vente." Nathaniel affichait un sourire béat, il s'approchait doucement de la dame Blanche pour lui baiser la main.
"Je l'imagine très clairement, mon ami. J'étais justement en train de dire à ces messieurs que cette petite douceur de tout à l'heure n'allait pas étancher ma soif."
"Je comprends, une bien belle somme que vous avez engagé là."
"L'argent importe peu... Mais vous avez néanmoins une dette envers moi. j'escompte que vous la régliez."
"Certes, venez, discutons en calmement avant que le Musée ne ferme."

L'ensemble des convives était sorti, il ne restait plus sur le perron que le groupe et Margerye en pleine discussion sérieuse. La discussion n'avait pas été longue, mais chaque phrase prononcée avait été comme une passe d'arme, cinglante, décisive.
Non loin de là, Miss Qeb observait discrètement la scène. Le bras de fer était engagé, le chef Mage semblait tendu alors que la Vampire, elle, ne voulait pas céder, et en leur milieu, le Change-forme s'évertuait à concilier les deux partis.
Elle pouvait observer son jeu, elle espérait qu'il mettrait à bas la Caïnite, mais tout ce qu'elle put discerner, c'est avec quel goût il pratiquait son art. L'enjeu de la discussion était probablement mortel, elle n'aurait su le dire, mais une vie était en jeu. 
Cela n'empêchait pas le Garou de se divertir de cette situation, il beignait dans cette ambiance comme un poisson dans l'eau.
La discussion s'était calmée et l'homme saisit la main de la vampire pour y apposer un dernier signe de respect avant qu'elle s'en aille, visiblement satisfaite.

Bazziri saisit l'occasion et rejoint le groupe pour parler avec Nathaniel.
"Miss Qeb ! Je vous croyais partie."
"Pas sans ça"
Fit-elle en désignant le coffret de l'Amulette.
"Oui, j'imagine. Messieurs ? Pourriez-vous nous laisser quelques instants ?"
Gabriel acquiesça et ses compagnons le suivirent "Madame, belle fin de nuit." Bazziri ne prit pas la peine de répondre, toute son attention était tournée vers Nathaniel et la boite qu'il tenait.
"Et voici, pour vous, comme promis."
Bazziri mît un genou à terre, les mains tendues au dessus de sa tête pour recevoir l'objet. Nathaniel ne la fît pas attendre, il n'avais pas dans l'idée de profiter de ce pouvoir qu'il avait sur elle, pas une seule seconde il n'aurait su s'en satisfaire.
Lorsqu'elle referma ses doigts sur l'écrin, ses mains tremblaient. Elle serra aussitôt la boite contre son ventre, comme un enfant serrerai une poupée perdue depuis trop longtemps.
"M.. Merci. Je ne peux pas parler au nom des miens, mais j'ai une dette immense envers vous. Par votre acte aujourd'hui, vous avez effacé une injustice infâme faite aux Bubastis."
"Alors, si par mes actes ou mes paroles j'ai pu vous aider, c'est là tout le bonheur dont j'ai besoin. Que les Bubastis reçoivent ce cadeau de la part des Camazotz."
"Les fils et les filles de Chauves-souris soient bénis."
A ces mots, le visage de Nathaniel se crispa, mais il accueillit ce qui avait été donné comme un compliment avec honneur.
Bazzira dégagea l'un de ses mains pour porter son pouce à sa bouche, elle y passa un coup de langue et apposa délicatement son pouce entre les deux yeux du Camazotz. "Appelez moi et je serais là." Elle s'éloigna en continuant de regarder Nathaniel, puis avec la grâce qui est la sienne, elle disparut dans la pénombre de Salem.

"Désolé les amis, une affaire à régler entre Garous."
"Nous n'en sommes pas offusqués."
"Bien, rentrons. Il nous faut parler maintenant."

Le groupe revint au Gulfstream, Taynara avait préparé l'engin pour le vol retour.
Dans l'avion, Gabriel et les siens purent enfin retrouver leur calme, la mission avait été couronnée de succès et sur la table devant eux trônait le Lemegeton, le Codex Borgia ainsi que la Page du Livre de Nod.

"Je suis content que nous t'ayons fait confiance Nathaniel, sans toi, cette soirée ne ce serait pas déroulée aussi bien et n'aurait surement pas été aussi riches en bonnes choses."
"Ravi d'avoir pu vous aider. Maintenant, je vais me répéter, mais je ne veux pas entendre parler d'une quelconque dette entre nous. Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour que vous puissiez mener votre quête à terme, pour la sécurité d'OceanSide et dans l'espoir que ce soit le premier pas sur la route d'une longue amitié."
"C'est le cas. La Fondation Ab Umbra Ad Lucem te remerciera grandement."
"Puis-je requérir d'avoir accès à ces livres ? Quand bien même ce serait dans la sécurité de votre Eglise ou sous bonne garde."
"Bien entendu ! Nous avons prévus de les copier, tu auras accès à une copie si tu le souhaites."
"Bien, maintenant, trinquons à notre victoire aujourd'hui !"