1. Journals

Mage - 05 - Le pire diable chasse le moindre

Rapport
1999-08-11
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« Le pire diable chasse le moindre. »



Ephésiens chapitre 4 Verset 25 : « C’est pourquoi, défaites-vous du mensonge, rejetez tout faux-semblant : Que chacun de vous aborde son prochain en toute vérité. Ne sommes-nous pas ensemble membres les uns des autres dans un même corps ? »

Le 11 aout 1999, Oceanside, CA.



Le soleil se couche en cette douce soirée estivale, le climat méditerranéen permet de profiter sans frissonner de l'environnement ensoleillé et charmant des environs de l'église du Mont Ecclesia. J'en profite avant de retrouver mes confrères pour faire un tour du quartier. Les lieux me sont familiers à présent, je reconnais là une école, ici un dispensaire médical ou encore la communauté rosicrucienne implantée depuis de longues années à Oceanside. En revenant vers l'église j'en profite pour inspecter la sortie de secours de la Fondation et vérifier que personne ne vienne regarder de trop près l'issue secrète. L'astre divin étant entrain de largement décroître dans le ciel, je me hâte à présent vers la Fondation pour y rencontrer les autres mages.

Cela fait trop longtemps que nous avons délaissé ce pourquoi je suis venu jusqu'ici. Notre mission sacerdotale sera accomplie ce soir. Nous irons à la chasse aux démons. Déterminé je passe la double porte massive de l'église, me signant de la croix. Je me dirige rapidement vers la sacristie pour emprunter l'escalier me permettant d'aller au deuxième sous sol de la Fondation. Là m'attendent dans la salle de réunion Terry et Ewan. Ils sont assis autour de la table ronde sirotant une boisson chaude en m’attendant. Ewan tient devant lui une pile de documents ordonnés, il nous fait passer à Terry et à moi de faux papiers d'identités. L'idée de me servir d'un autre nom que mon nom baptismal m'horripile et me fait remonter à un passé que je n'ai plus envie de connaître. Malheureusement je dois me faire à l'idée que nos ennemis utilisent l'arme politique et fédérale contre nous. Cet état de fait nous oblige à des aménagements avec la loi et l'usage de nos arts pour dissimuler ce que nous sommes.

Ewan a fait du bon travail. J'apporte moi aussi une nouvelle. Bientôt aura lieu une vente aux enchères sur le territoire nord américain tenue par des mages. Ils ont pour projet de reconstruire une Fondation à l'image de celle de Doisstep en France. L'argent dégagé par cette vente permettrait l'achat d'un château, celui de Chambord, pour que cette nouvelle Fondation synonyme d'espoir pour les Traditions mystiques puisse s'établir. La cause est juste et porteuse d'espoir. Évidemment l'archimage Snibly a réussi à nous faire convier à l'événement. Nous y représenterons, en plus de la Fondation Ab Umbra Ad Lucem, celle de Los Angeles. Il devrait être vendu lors de cette vente un exemplaire du Lemegeton ainsi qu'un exemplaire du codex Borgia. Ces deux ouvrages sont d'une importance capitale pour notre Fondation, aussi il nous faut lever des fonds au plus vite pour nous permettre d'acquérir ces deux livres. Aussi je demande à mes confrères présents de trouver des moyens rapides et suffisamment prudents pour acquérir de l'argent.

Malgré mon enthousiasme je ne possède pas les ressources nécessaires pour débloquer rapidement des fonds. Aussi je les aiderai à la tâche. Aldean qui n'est pas présent ce soir devrait se servir de ses connaissances de forgeron pour ramener de l'argent. Terry lui utilisera les cartes, quant à Ewan il utilisera l'argent de la Fondation pour l'utiliser dans la bourse et espérer gagner de l'argent à ce que je présume être un loto virtuel. Une fois tout ces leviers trouvés, nous passons sur ce que nous ferons ce soir. Nous partirons en chasse. C'est lorsque nous abordons le sujet que retenti la sonnerie à l'entrée de l'église. Je m'y dirige et y rencontre Nimik.    

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Le sombre versipelis (change-peau), appelé Methis par ses congénère, a l'air préoccupé. Je l'invite à m'accompagner jusqu'à notre salle de réunion. Après lui avoir servie un verre, Nimik se met à livrer ce qui l'inquiète. Il a discuté avec Gorgonne, elle a eu une vision aujourd'hui. Elle nous a vu en compagnie de Nathaniel, le versipelis dont nous ignorons quasiment tout et Nimik. Nous étions tombés dans un piège, il y avait beaucoup de sang. La voyante aurait eu cette vision en tirant les cartes, à l'instar de Terry. La mission de notre Fondation nous fait courir un danger permanent, nul besoin de vision sibylline ou de divination prophétique pour savoir cela. Nous ennemis, les démons, se battent ainsi. Ils séduisent, mentent, piègent et pactisent. La violence pûre et la guerre ouverte ne font pas parties de leur combats favoris. Aussi nous serons prudents ce soir, comme à l'accoutumé.

Je propose à Nimik de nous accompagner lors de cette première chasse. Il accepte assez naturellement. Nous étudions les différentes pistes possibles pour trouver ce que nous qualifions être « le démon d'Oceanside ».

-La première voie est en lien avec les versipelis : La disparition récente de cinq SDF en ville. Cinq corps ont été retrouvés électrocutés à mort dans une décharge en ville roulés dans des bâches en plastiques. Les corps de Janis et Riley, deux vagabonds à la solde des versipelis ont été retrouvés le 3 août. Ils étaient en charge de surveiller les rues pour les garous et de faire remonter les informations préoccupantes au Sept. Le mode opératoire est en tout point similaire pour les 5 cadavres. Les crimes semblent ritualisés.

-La deuxième voie possible est celle de la mission San Luis Rey de Francia. Nous pouvons interroger les ecclesiastes de la mission sous couvert d'une couverture à laquelle j'ai réfléchi pour investiguer sur des faits relatifs à des démons en ville. Informations préoccupantes au sujet de croyants, exorcismes récents etc.

-La troisième voie consiste à aller voir du côté des comtes et légendes locales à travers l'histoire. Nous essaierons de trouver un lien entre les mythes de la ville et une possible entité démoniaque. A ce stade les chances de trouver un démon me semblent de plus en plus minces.

-La quatrième et dernière voie s'oriente vers celle des caïnites. Je sais par le tirage de carte de Terry qui me semble tout à fait logique que nos chances de trouver un démon sont plus grandes du côté de leur territoires que j'appelle historiques. Leur histoire est trouble, et nos dernières connaissances acquises dans le souvenir de Quaxtoo m'ont montré que certains caïnites sont versés dans les arcanes démoniaques. Je choisi de ne pas évoquer à voix haute cette piste ne voulant pas semer plus de discorde entre les peuples de l'Act. Avant de commencer je demande quelques nouvelles à Nimik, je sais que son évolution au sein de sa propre meute a été compliqué ces derniers temps. Sa réponse est brève et il cherche à être rassurant par ces quelques mots.

Son attitude trahie un certain mal-être de sa part que je suis à même de comprendre. Malgré tout je ne dispose pas du temps nécessaire pour m'inquiéter du garou ce soir. Que Dieu lui vienne en aide. Avant d'aller plus loin dans notre enquête concernant les vagabonds décédés, Terry décide de tirer trois cartes de son tarot. La première qu'il tire représente hypothétiquement Nimik ou la mauvaise nouvelle. La deuxième représente la victoire de notre Fondation. Quant à la troisième elle désigne le plaisir à outrance, notre ennemi. Une fois le tarot de Terry rangé et une brève discussion autour des cartes tirées, nous demandons la permission à Nimik de joindre l'adjoint du Sherrif Matthew Braddock. Il est le fils du sherrif Peter et membre de la parentèle garou. Nimik se montre coopérant et accepte d'appeler Matthew.

Ce dernier nous fixe un rendez-vous dans un restaurant de tacos dans une heure pour discuter de l'affaire des marginaux. Une fois l'appel terminé le seigneur de l'ombre nous demande si il peut faire usage d'un de ses dons sur nous afin de détecter la présence du ver, le grand ennemi des versipelis. Je lui donne mon accord et le loup utilise son don. Selon lui il semblerait qu'aucun d'entre nous ne porte l'odeur du grand ver sur lui. Dieu merci. Nous décidons de partir en ville pour le rendez-vous avec le sherrif adjoint. Avant de partir je prend soin de changer la plaque du véhicule que nous prenons. Je veux éviter au maximum les risques de filature. Je prend bien plus de temps qu'il n'en faut pour aller en centre ville, usant de tours et de détours comme les derniers jours pour fausser compagnie à mes poursuivants. Lorsque mes confrères s’aperçoivent de mon manège, ils me rassurent en m'expliquant que nous ne sommes pas suivis. Nimik se montre réconfortant lui aussi en usant de ses dons pour flairer tout poursuivant.

Il est vrai que la paranoïa m'a gagné cette dernière semaine, il me faut à présent me débarrasser de ces idées biaisées qui empoisonnent mes pensées. Dieu est mon berger, je n'ai rien à craindre. Renforcé par mes confrères et ma prière nous arrivons devant le Tacos « chez Roberto ». Le crépis blanc de la devanture est vivement éclairé par l'enseigne lumineuse du restaurant ouvert sur la rue par le biais de grandes portes fenêtres. L'ambiance y est décontractée et on y parle majoritairement l'espagnol. Nous serons tranquilles ici, de plus nous pouvons nous restaurer.    

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Une voiture de police arrive enfin lorsque nous commandons nos plats. Un homme d’une trentaine d’année caucasien en sort. Il est athlétique et nous apperçoit à travers les grandes portes vitrées du restaurant. Il salut Nimik quand il le voit et s’assoit à notre table. Une fois les présentations faites, Matthew sort une pochette dans laquelle il explique avoir placé une copie du dossier des vagabonds d’Oceanside. Puis il nous donne sa théorie. Selon lui le meurtrier voulait que ces corps soient retrouvés. Il veut envoyer un message. Les corps ont été torturés. Il y a sur les poignées et les chevilles des traces claires de lacération. Les SDF ont été mortellement électrocutés. Leur parcours pré mortem a été retracé par les forces de l’ordre : Les vagabonds voulaient aller à la marina pour y faire la fête. Là-bas ils ont certainement été arrêtés par la force de sécurité privée travaillant sur place. Une milice violente chargée de faire le tri entre les indésirables et les fortunés en visite dans le quartier. Une fois reconduit le parcours des vagabonds devient plus trouble. Ces derniers ont été amenés dans un endroit inconnu pour y être torturé puis assassiné. Une fois le forfait commis, le meurtrier a envoyé les corps à la décharge. Pour montrer que la place de ces pauvres gens est parmi les ordures.

Dieu est miséricorde et l’absolution peut être accordée au pire des monstres si elle est demandée avec sincérité. Une fois que Matthew termine son laïus au sujet de cette affaire, je lui demande si à sa connaissance il existe des cas de meutres rituels à Oceanside. D’aussi loin qu’il se souvienne, aucune affaire de meutre rituel a été constaté dans la ville. Il m’informe aussi que la famille Braddock occupe le poste de shérif depuis des dizaines d’années maintenant. C’est d’ailleurs pour cela que les garous ont fait d’eux des membres de la parentèle. Une fois la discussion et le tacos terminés, nous prenons congé du shérif adjoint pour nous diriger vers la décharge. La nuit est tombée sur la cité, le ciel dégagé et la lune gibbeuse permettent une assez bonne visibilité. Je prend toujours soin de regarder derrière sur la route afin d’observer tout poursuivants potentiels. Mais il n’en est rien. Nous arrivons rapidement à la décharge. Je convoque l’aide de notre Seigneur et détecte ainsi toutes traces de vie. A part des insectes et la flore locale il n’y rien de plus. Nous sommes seuls.

Nimik se transforme alors que nous sommes encore dans le van et grimpe dextrement par dessus la clôture à la recherche de traces. Son flair surnaturel aidant, il trouve au bout de quelques minutes l’endroit où ont été jetés les corps. Une benne proche de la clôture côté ouest de la décharge. Le versipelis utilise un de ses dons pour détecter la présence du ver. Hormis quelques traces résiduelles, rien d’anormal. Au vu de l’endroit ce n’est pas vraiment étonnant. Aidé par Ewan et Terry, nous réalisons un rituel visant à percevoir à travers le temps ce qui est arrivé ici. Nous réunissons trois de nos instruments pour les poser dans un cercle dessiné au sol. Je me mets à prier alors que mon esprit est assailli par une vision. Quatre dormeurs, des hommes en bonne santé, dans des combinaisons jetables blanches. Les dormeurs descendents d’une camionette assez petite peinte en marron. Ils portent des bâches cirées roulées à deux. Le rituel me permet de voir chacun de leurs visages. La vision s’arrête lorsque le premier couple de dormeur jette par dessus la clôture tel un vulgaire sac de provisions la bâche contenant le corps d’un vagabond.

Je reviens à moi et note dans mon calepin la description de chacun des visages. Il me faudra voir un portraitiste pour trouver ces gens. Nous n’en apprenons pas plus dans la décharge, nous grimpons tous dans le van pour nous diriger vers la deuxième destination de notre chasse, le service médico légal de l’hopital d’Oceanside. Matthew a laissé pour nous la porte ouverte afin de pouvoir nous rendre à la morgue et faire une analyse complète des corps. Après une petite demi heure de route nous arrivons à l’hopital militaire de la ville.    

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Le lieu est calme. Quelques fenêtres sont allumées dans les étages et on peut y apercevoir les ombres des soignants en gardent cette nuit. Nous nous avançons vers le grand bâtiment de santé et allons directement au premier sous sol par une cage d’escalier. Nous ne croisons personne. Dans un couloir habillé de néons blafards et d’une peinture ûsée nous trouvons une porte à double battants au dessus de laquelle figure l’écritaux « morgue ». A l’intérieur tout est éteint. Il y a une trace de vie sur ce palier, un dormeur, âgé, il fume. Nous rentrons dans la pièce, Nimik s’occupe du registre des corps, Ewan de l’ordinateur afin d’en récupérer les données et moi je reste en surveillance à l’entrée de la pièce. J’envois Terry inspecter le palier et voir si l’homme ne menace pas notre incursion. Quelques secondes plus tard nous entendons un fatras dans le couloir.

Le boucan éveil immédiatement l’inquiétude du gardien de nuit. Bien heureusement l’homme est vieux et anxieux, aussi il se contente d’un tour très bref puis retourne à son poste. Lorsque le ragabash sort de sa planque dans la salle, qui n’était-autre qu’un casier utilisé pour stocker un corps, un autre casier s’ouvre. A la surprise générale en sort une femme, une caïnite. Etrange je croyais qu’il dormait la journée dans des cerceuils. Qu’est ce qu’elle fait là ? Elle salue Nimik qu’elle connaît déjà et se présente à nous comme étant Kemin Tiri, du clan séthite.    

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Elle est indépendante de la côterie caïnite d’Oceanside mais je présume qu’elle prend ses ordres de ce fiélon de Lazare. Elle raconte avoir été embauchée par un client pour vérifier le casier numéro 17, qui est le casier d’un homme influent mort dans un accident de voiture. En plus du commerce elle doit être versée dans l’art de l’assurance vie. Lorsque cette dernière nous parle, sur un ton ma foi désinvolte, elle joue avec une cigarette. Elle demande ce que nous faisons ici, nous lui expliquons brièvement. Elle demande à nous accompagner cette nuit contre une petite somme d’argent. Je refuse et préfère que cette dernière me parle plutôt de ces tractations et des gens de son carnet d’adresse qui comporte d’après elle des créatures démoniaques.

Elle accepte et profite pour nous donner son contact au cas où nous ayons des objets d’intérêts à lui vendre. Pendant la discussion Terry et Nimik inspectent les corps. Sans surprises, ces derniers sont mutilés, portant les stigmates d’affreuses brûlures et de marbrures causées par une électrocution prolongée. Il n’y a aucune trace de raisonnance magyque sur les corps, ils ont dû être torturés pendant des heures. Ewan ne trouve rien de plus sur les ordinateurs que les rapports d’autopsie qui confirment nos pensées et le discours de Matthew. Nous décidons de nouveau de concert de réaliser un rituel pour repérer l’endroit où les sdf ont rendu leurs derniers souffles. C’est en tendant les mains vers le ciel qu’apparait un fil d’or pointant une direction en dehors de cette pièce. Fort de ce succès nous nous hâtons vers la sortie pour retourner vers le van. Nous attend sur le parking un homme portant un long imper en cuir noir de type afro américain. Je reconnais Nathaniel. Il nous salue et parle avec Nimik, Il lui apprend que Carolina le recherche. Contraint par le temps, je demande à Nathaniel si ce dernier est là pour nous accompagner ou pour ramener Nimik.

Le versipelis accepte de nous suivre et grimpe avec nous dans le van. Kemin Tiri nous suit en moto. Sur le trajet Ewan s’occupe d’envoyer un message à Dwayne pour lui indiquer que nous nous rendons sur le territoire caïnite. Le fil magyque nous emmène jusqu’au sud de la ville, dans un immeuble en construction. Nous ne sommes toujours pas suivis. La nuit est bien avancée maintenant et nous décidons de nous garer de l’autre côté de la rue, sur le parking d’un mall. Nathaniel propose d’aller explorer le chantier, en renfort de Terry. Je ne connais pas grand-chose du versipelis, ni même ce qu’il est vraiment. Ces deux là disparaissent dans l’obsurité du mall en direction du chantier. Avec Ewan nous nous occupons de réaliser un rituel afin de détecter la vie aux alentours de l’immeuble en construction. D’après les renseignements donnés par nos dons, il doit y avoir 4 dormeurs et un chien sur le chantier. Enfin quelques minutes plus tard Terry et Nathaniel reviennent. Leur rapport indique que l’endroit est ceinturé par un mur de deux mètres de haut fait de taules taguées. Il y a trois ouverture, un portail fermé et deux portails avec une cahute dans laquelle se trouve un vigile et une caméra de surveillance donnant vers l’extérieur. Il y a sur le chantier deux grues de trente mètres de haut. Des algecos servants de vestiaires et de salle de pause. Il y a de l’autre coté du chantier les quartiers du contremaître. Deux gardes s’occupent de faire la ronde à l’intérieur des barrières. Sur le permis de construire affiché à l’extérieur, l’entreprise en charge du bâtiment se trouve être « Crystal Sands ». Kay Sanders est donc derrière tout ça.

Les immeubles doivent servir de bureaux dans le futur. Dernière information apportée par nos infiltrés, se trouve dans les fondations de cet immeuble une grande pièce renforcée de béton armé relié à la surface par un ascenceur. A la lumière de toutes ces informations, nous décidons de partir pour le chantier. Je prend la décision en amont d’endormir les dormeurs ainsi que le chien pour éviter tout problèmes. Aidé par mes confrères lors d’un nouveau rituel et par la grâce du Saint Esprit, les dormeurs et l’animal tombent dans une profonde létargie. Kemin Tiri sort à ce moment là du liquor shop se trouvant aux abords du mall et nous accompagne vers le chantier. Nous décidons en préambule de désarmer et de réunir les quatre gardes et le chien dans une pièce fermée. Nous jetons les armes. Les dormeurs en charge de la sécurité appartiennent à la compagnie « Sécu’city », une entreprise privée spécialisée dans le gardiennage de luxe. Ewan s’occupe des caméras dans les cahutes. Nimik et Nathaniel s’occupent de fouiller les quartiers du contremaître. Il trouve de nombreux documents qu’il décide de partager avec nous. Je me charge avec Terry des quartiers des ouvriers mais nous n’y trouvons malheureusement rien d’intéressant. L’endroit vers lequel nous devons nous rendre est le sous sol. Seul un monte charge nous permet de nous rendre là bas. Nathaniel a trouvé une bouche d’aération lui permettant de se faufiler vers les entrailles du bâtiment.

Il se transforme toujours à l’abri de notre regard et part vers le sous sol. Il n’y trouve rien à part un lourd système de machinerie. Il n’y a pas de traces de sang, pas d’odeurs, le lieu est plongé dans le noir le plus complet. Terry et Ewan prépare une porte de sortie en fragilisant une partie du plafond du sous sol puis nous partons dans le monte charge. J’appelle à moi Alba afin d’éclairer la pièce puis Terry décide de disposer des cartes de couleurs sur les murs afin de parfaitement y voir. Nous inspectons la salle pour découvrir que Nathaniel n’est plus le même. Il ressemble à une créature humanoïde au traits bestiaux emaciés à la peau glabre entièrement noire. Son visage semble taillé à la serpe et ses yeux brillent semblables à deux morceaux de braises incendescantes. Ses oreilles ressemblent en tout point à celle d’une chauve-souris. Je me retrouve surpris lorsque je l’aperçois et il se trouve que ce dernier rase les murs désormais. Mais qui est-il ? Une chose est certaine c’est qu’Alba réagit à sa présence. Pas de la même façon que lorsqu’elle se retrouve en présence d’un démon. Je ne comprend pas. Je décide de garder Nathaniel dans mon champs de vision. Il est proche de Kemin Tiri qui a sorti son pistolet mitrailleur et qui scrute au peigne fin ce bunker. Il semble que nous soyons plus occupés à nous regarder les uns les autres quand Kemin Tiri trouve une porte dérobée par magye. Je devrais plutôt dire par discipline. Ewan n’avait rien trouvé alors qu’il cherchait à l’aide de la magye une porte dérobée. Celà voudrait dire que cette porte a été cachée à l’aide d’une discipline caïnite ? Fort de ce questionnement Terry ouvre un trou dans le mur à l’aide de la magye.

Il se retrouve soudainement envoyé au sol par le contrecoup du paradoxe. Je prend le temps de le soigner alors que Nathaniel disparaît dans le tunnel. Terry ne lui fait pas confiance et décide de le suivre malgré le fait que je lui demande de rester avec nous au vu du danger. Encore une fois le mage discret n’en fait qu’à sa tête… Quelques dizaines de secondes Nathaniel revient pour nous faire un plan du tunnel se trouvant devant nous, il dit également avoir entendu quelque chose qui volait. Une fois son rapport fait, la créature Nathaniel disparaît par une bouche d’aération, suivi de prêt par Kemin Tiri. Terry revient et prend position derrière le mur, essayant d’utiliser la magye pour reconstruire le mur par la matière. Ewan et moi même nous reculons pour nous préparer à la bataille qui arrive alors que Nimik se transforme en Crinos. Que la volonté de Dieu s’abatte sur le sort de nos ennemis. Sans un bruit émerge du mur en pleine reconstitution une bête difforme volante. Un caméléon croisé à une chauve souris faite de pierre.    

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Peut être une gargouille. J’ai un mauvais présentiment et plutot que de me ruer sur cette créature, je préfère faire germer une racine enorme qui vient briser le plafond fragilisé par mes confrères afin de préparer notre retraite. La créature volante m’intercepte et crache à côté de moi un nuage de fumée toxique qui embrase mes bronches. Mes confrères eux se battent contre cette chose, Ewan fait jaillir du sol une stalagmite qui vient transpercer le flanc et arracher un morceau de pierre de la créature. Terry lui nous protège à l’aide de ses cartes alors que Nimik, la bête guerrière abat ses crocs et ses griffes sur la petite chose. Au bout d’une poignée de secondes le crinos croque dans la pierre de la créature et la répand en morceaux. C’est alors que s’échappe une brume toxique qui brule immédiatement nos bronches. Ewan et Terry tombent alors dans un coma profond. Je convoque l’aide de Dieu pour mettre leur corps dans une stase magyque afin d’éviter plus de traumas. Nimik m’aidant, nous décidons de battre en retraite, l’état de mes confrères ne nous permettant pas d’avancer plus loin. Nous filons à la Fondation alors que le versipelis appelle Diana à l’aide pour venir guerir mes confrères à l’église. Un temps plus tard qui me semble une éternité, Diana arrive dans l’église.    

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Elle porte un bâton et se jette au chevet de mes camarades préalablement installés dans le cœur de l’église. Je veille à fermer les portes et lorsque je me retourne je vois la théurge s’agiter en parlant un dialecte que je crois avoir déjà entendu. Elle tourne en rond autour d’Ewan et de Terry. Ses bras s’agitent de façon hiératique, psalmodiant des mots tel une litanie salvatrice. Elle laisse dans son passage une trainée de fleurs sauvages qui germent à même le sol, le cœur se transformant petit à petit en un bosquet miraculeux. Elle rend grâce lors de cette cérémonie au fétiche qu’elle utilise « le sceptre des mille bourgeons » et à l’esprit qu’il renferme qu’elle appelle par son nom Xochiquetzal.

Mon Dieu comment cela est-il possible ?