Oceanside, dans la tanière des garous, au sous-sol.
Ici présents : Ludwig, Cliff, Nimik, Casey, Honor et moi-même. Nous nous tenons devant un crapaud de la taille d’un bœuf, les dents acérés, des yeux jaune globuleux, la peau desséchée et l’air plutôt mal en point, néanmoins carrément vicieux. Un de ces fameux anuranas (et surtout pas un crapaud-garou, hein), échappé du laboratoire et capturé par nos compères garous. S’il n’y avait pas ces barreaux, il nous aurait déjà bectés. Déjà parce qu’il a faim. Mais par pure méchanceté aussi, si j’en crois son regard.
Bon. Donc on a dit, on cherche ses points faibles, ses forces et on le garde en vie pour retrouver la femelle qui est sur le point de pondre.
Côté tests, on endort en premier temps la bestiole. C’est qu’elle est plutôt futée et n’en rate pas une pour se faire oublier et tenter d’arracher un bras à celui qui se tient trop près de sa cage. Alors à coups d’esprit du sommeil par Casey et de sédatifs fournis par Vicktor, le captif finit par s’endormir. Je tente de sonder son esprit mais sa folie m’embarque presque et je m’en échappe de justesse. Mauvaise idée.
Côté traque, on part sur la Cocotte-de-chasse de Casey, qui a déjà fait ses preuves. Elle pistera le mâle une fois libéré de sa geôle, suite à un petit prélèvement sur l’endormi. Mais pour la suite, Casey a besoin d’un piano à queue. Sur ce, Ludwig invite Casey chez une bonne amie à lui, pour lui raccorder son beau piano...
Pendant ce temps, nous avons libre accès à l’anatomie de la bête, et par là j’entends sa poche à acide. Le prélèvement ne tarde pas à abimer le verre de la seringue. Parmi tous les matériaux tests, aucun ne résiste bien longtemps. Au mieux, on peut mettre au point une protection à usage unique qui fondra au 1er jet d’acide. Même sa peau sèche n’y résiste pas… Puis on commence à entailler le crapaud avec différentes lames, de différents matériaux. Argent, or, acier, cuivre… Tout y passe et pas de réaction « allergique » comme pour l’argent sur les garous. Pas de faiblesse particulière, nous voilà bien avancés… A cours d’idée, je vais chopper du sel. On sait jamais, il paraît que ça fait fuir les vampires et au point où on en est…
On se retrouve au fond d’un trou dans la terre, plus de barreaux, un ciel violet au-dessus de la tête. Le crapaud dort encore. Puis Nimik commence à le baffer. Sur ce, réflexe, on se planque tous derrière des cailloux. La bête se réveille et semble désorientée. Puis se tourne vers un point précis, comme si elle entendait un signal au loin. Un bond pour sortir du trou. Un regard vers chacun d’entre nous, planqués derrière nos cailloux, puis un autre bond et elle déguerpie rapidement. Nimik disparaît à sa poursuite, nous laissant plantés là, Honor, Cliff et moi-même. Cliff se change en un gigantesque loup noir. Un bon gros poney. « Graou ! » Grogne-t-il dans ma direction… « Heu… d’accord ? » Je m’installe sur son dos et m’agrippe à ses poils pour ma vie, puis il décolle, manquant de me projeter derrière lui… J’ai jamais fait d’équitation avant… Honor doit nous suivre derrière, je n’essaie même pas de me retourner, trop peur de tomber en plein galop.
Cette course dure longtemps, mais Cliff-poney ne montre aucun signe de fatigue, s’arrêtant à peine en chemin pour renifler une trace de-ci de-là. Nous atteignons une petite forêt, puis une clairière en son centre. On y retrouve Nimik. Quelque chose passe en volant au-dessus de la forêt. Nous attendons Honor pour enfin quitter l’Umbra. Un vieux chalet en bois à l’abandon occupe la clairière. Puis arrivent Ludwig et Casey. « Voilà un plan qui se déroule comme prévu. » ironise un Casey acide, et il part en engueulade étouffée avec Nimik à propos de cocotte.
Rien ne bouge à l’intérieur du chalet, rien ne bouge autour non plus autour de nous, pas un oiseau ne chante. L’anurana libéré se savait suivi, mais personne pour nous accueillir. Il va falloir agir sans trop attendre. Ludwig invoque une petite souris, qui part jeter un œil à l’intérieur. Elle nous dessine à son retour 3 gros trais et tout plein de petits traits. Donc la femelle a pondu et les œufs ont éclos… Nimik, se change alors en un loup noir recouvert de cicatrices et enveloppé d’ombres, part en reconnaissance autour de la bicoque et nous annonce les 2 mâles dans le salon, l’un qui dort et l’autre qui se bâfre de deux cadavres en blouses plus trop blanches. La femelle dans la salle de bain dans son jacuzzi de boue toxique, les petits dans la chambre à côté, tous serrés.
Mise en place d’une stratégie d’attaque :
· Ludwig invoque un esprit de terre pour emmurer les petits dans la pièce et les empêcher de s’éparpiller.
· Suite à quoi, Casey épaissit le goulet et empêcher les anuranas de décaler.
· Honor s’occupe de descendre un max de petits par la fenêtre.
· Cliff surveille le salon et tire le mâle éveillé qui doit être notre ancien captif.
· Nimik et moi-même tentons une approche discrète en binôme pour figer temporellement la femelle.
Y a pas de raison que ça tourne mal, si on est assez rapides. Bon dommage, pas d’esprit de terre en vue, apparemment ça les rassure pas trop la présence d’anuranas qui se nourrissaient d’esprits jusqu’à présent. Va falloir faire plus vite que prévu.
Nimik-gros loup se rapproche de la fenêtre sale de la salle de bain, moi sur son dos qui canalise silencieusement. Casey nous donne le go, suit le tir sonore de Cliff. Sur ce, je lâche mon sort bien chargé sur la femelle, qui restera figée « pour un moment » je pense. Honor balance la sauce pas loin sur les petits. Nimik se lève et me balance à terre. Il est pris au corps-à-corps avec un mâle, qui me paraît vachement plus imposant maintenant sans barreaux. Y a des coups de feu de l’autre côté de la maison. Je fais marche à arrière vers Honor pour fuir la baston, quand le 2e mâle sort et part pour Nimik. Merde, pas le temps de faire le tour, faut que j’en prenne un de revers. Allez, un petit rapide ça passe toujours à côté des gros, facile ! Je cours pour me faufiler derrière les crapauds occupés par un Nimik bien vénère. Mais y en a un qui voit bien et tourne ses yeux globuleux vers moi. Ses grands yeux jaunes terrifiants et haineux, chacun la taille de ma tête, qui s’arrachera d’une seule bouchée de cette large bouche, qui s’ouvre sur cette couronne de dents affilées, laissant couler la bave visqueuse sur mon épaule, et le souffle corrosif sur mon visage. Le gris-verdâtre gluant du fond de sa gorge. Je veux pas finir mangé.
Les yeux sérieux d’Honor me réveillent, ses mains tièdes sur mon épaule : « On a fait le ménage, c’est terminé. Les petits sont tous morts mais un mâle s’est enfui. Il reste la femelle ». Elle a l’air fatiguée. Nimik revient plus tard avec l’adresse du labo et Cliff avec du matos de démolition. Ils ont récupéré des badges magnétiques sur les deux cadavres, avec photos et noms. On s’y prend à plusieurs pour coordonner la destruction du chalet avec la sortie de stase de la femelle. Elle meurt sous nos yeux, les flammes engouffrent le bâtiment. « Les traces du Ver ont été nettoyées » selon les garous. On retourne à leur planque, moto et camion nous attendant à la sortie de la forêt. Fatigué et une épaule verdâtre, le sentiment du devoir accompli sans avoir trop participé à l’effort, je me sens un peu coupable. Puis Nimik vient me voir, et me remercie...
Le labo est planqué sous un centre commercial. Ludwig a trouvé l’entrée. En Umbra c’est juste une vieille porte toute pourrie, sinon faut un code à l’entrée. Les Roster6 nous filent des infos sur les badges des victimes. La femme est infirmière, mais elle semble mener une fausse vie et travaille au laboratoire en secret. L’homme est un docteur, une éminence de la recherche en biologie et génétique, sur les animaux des marais. Anthuan Joaho de Pinto, déjà mort il y a 5 ans dans un accident de voiture, cadavre clairement identifié par sa famille. A l’aide des badges et de psychométrie, on retrace les évènements avant leurs morts. La femelle anurana a hypnotisé l’infirmière par son regard (définitivement, faut se méfier de leurs yeux à ces batraciens). Cette dernière lui a ouvert les portes du labo pour s’enfuir ainsi qu’aux deux mâles. Ils ont kidnappé le docteur au passage. Coup de chance, on la voit taper le code à la sortie du labo, bingo !
Femelle et petits éliminés, l’adresse du labo, 2 badges et un code, aucun mort. On s’en sort carrément bien finalement. Ma dette envers les garous est officiellement payée. Reste le tatouage de Casey à enlever, la mue du serpent blanc à récupérer et la mise en sécurité du rituel et des porteurs.