Mission de reconnaissance avancée dans les territoires du sud telle que rapportée par Spurius Furius Narcissus, tueur de monstres de la patrouille :
Pour des raisons de clarté et d’authenticité du récit, moi, Servius, ai préféré renoncer à l’idée de l’éditer. La première personne du singulier fait donc référence à l’auteur originel pour le reste du rapport et n’engage que lui.
C’est tôt le matin que nous nous sommes mis en route pour aller espionner le rendez-vous entre le bourgmestre de La Traverse et le représentant des Flèches de sang dans l’auberge Les Trois Crapauds sur la route d'Argefaille.
La route était agréable et le temps était agréable aussi. Nous n’avons pas fait de rencontre notable, pas même de bande de mammouth ni leur cyclope.
Okoth Nerilee était notre porte-étendard (mais on ne portait pas l’étendard en vue, pour rester discrets, il était aussi d’ailleurs un diplomate en voyage d'affaires secret vers Argefaille).
Amy était notre maîselier, mais bon, comme on a mangé à l’auberge… (je suppose que c’était comme son costume de garde du corps Vikangr et que c’était pour éviter les suspicions)
Heureusement, Norrig était notre guide, nous étions censés arriver à temps en fin d’après midi, mais, même avec son raccourci, la nuit tombait déjà à notre approche de l’établissement.
En ce qui me concerne, j’en encore rempli mon rôle de custode afin de veiller pour de faux sur Okoth le “diplomate” et pour de vrai sur tout le monde.
En outre, le voyage ayant été tranquille et n’ayant requis qu’un coup d’épée de ma part, j’ai l’honneur de vous rapporter moi même le récit de celui-ci au plus vrai.
C’est donc à la nuit tombante que nous sommes parvenus à la palissade de l’auberge. L’unique guetteur ce soir-là du jour J de l’expédition nous a laissé passer sans dire un mot du tout.
Après avoir convenu que je jouerai mon rôle de garde du corps comme d’habitude celui de custode, j’ai donc ouvert la porte de l’auberge de bois avec son toit de chaume et vérifié la salle commune avant de laisser entrer les autres.
Il y avait une dame qui a pris nos commandes (et Okoth a payé sept pièces de sa poche pour qu’on mange bien et qu’on dorme bien, je peux en attester pour son crédit, même si on n’a pas vraiment bien dormi, finalement). La dame elle s’appelle Orée Armana, c’est la patronne.
Et en fait Norrig, petite maline, elle s’était transformée en souris avant qu’on entre dans l’enceinte et elle a sauté dans ma poche. Alors comme tout le monde semble mal à l’aise quand je ne sais pas où m'asseoir, j’ai pu profiter que les gens détournent leur regard de gêne devant les gens un peu gauches pour la poser sur une poutre sans que personne ne le voit.
Mais en fait, les gens c’était que deux dames que je connaissais vaguement de La Traverse, alors je ne les ai pas trop regardées, parce que j’avais peur qu'elles me reconnaissent malgré que j’étais un peu déguisée avec la barbe et pas débarbouillé quand même.
Comme on voulait pas se faire remarquer, après avoir mangé la bonne soupe au radis, Okoth a pensé que c’était une bonne idée d’aller jouer de la musique sur l’estrade.
Mais, malgré la bonne musique, ça flottait comme un malaise de mort un peu dans l’auberge. Je m’en suis bien rendu compte parce que c’était bizarre cette sensation de mort et que je n’avais rien à voir avec ça. Ça m'a mis mal à l’aise un peu, quand même.
Alors j’ai mis la main à l’épée en me levant. Les deux dames attablées ont d’ailleurs réagi immédiatement et elles semblaient déjà nerveuses parce que Amy et Norrig m’ont dit après qu'elles comprenaient pas pourquoi “il” restait si longtemps avec la robe de cuir.
Pour montrer que je savais de quoi je parlais je leur ai tout de suite dit que “la mort rôde" et demandé à l’aubergiste de veiller si son guetteur allait bien. On ne l’a plus revu (le guetteur à qui on n’a même pas dit bonjour, finalement)...
Norrig est revenue de l’étage dans ma poche un peu paniquée (c'était l’odeur du sang partout de l’autre côté de la porte, elle a dit après), alors on est monté ouvrir la porte de la chambre, mais on a mal calculé, et la fille du Bourgmestre et moi, on est tombé dans la grande flaque de sang en défonçant la porte.
Comme on voyait son papa égorgé dans un coin de la pièce, j’ai dû la retenir pour qu’elle courre pas à son côté de peur que le tueur soit encore dans un recoin. Quand son amie nous a rejoint, Norrig était déjà sortie de ma poche pour aller voir l’autre cadavre de la dame éventrée sur le lit.
Moi j’ai été fermer les fenêtres et c’est là que je vis une bande d’hommes entourer l’auberge et allumer des flèches en feu et viser l’auberge. Alors j’ai commencé par mettre le lit en travers de la fenêtre et tout le monde est redescendu.
J’ai réalisé que c’était forcément tout prévu comme un piège, et qu’ils avaient sûrement bien préparé tout ça pour nous attraper.
Comme on savait pas quoi faire, on a essayé de barricader au rez-de chaussé, pour pas laisser entrer les flèches brûlantes, mais les bandits l’avaient déjà fait pour nous avec un chariot de poix qui a pris feu pour nous empêcher de sortir et nous brûler dedans. Alors, Norrig, elle s’est glissé en chauve-souris dans le ciel par le trou de la cheminée pour mieux voir. Heureusement, Amy a jeté les flèches enflammées du parquet dans la cheminée, c'était plus sûr.
Là, la patronne nous a dit qu’elle avait trouvé personne en arrivant à l’auberge un peu avant nous avec son guetteur et qu’elle avait dû tout faire elle-même pour nous.
Et puis Okoth est venu me chercher pour me dire qu’il y avait une sortie par la cave. Et en fait, il y avait plein de gens enfermés dans la cave, sauf la fille de la dame Sibelius qu’a pris une flèche après et de monsieur Sibelius. Et il y avait une Miri Hautecolline aussi qui parlait par la porte de la cave pour qu’on lui ouvre, mais Okoth a dit que c’était OK et qu’on pouvait ouvrir.
Au retour de Norrig, on s’est mis d’accord pour faire une frappe surprise sur l’énorme gardien probablement au demi sang d’ogre qui gardait la sortie de la cave et tenter une percée par derrière pour sortir avec les survivants.
On a ouvert la porte, j’ai frappé le colosse. Amy est apparue de nulle part et a profité aussi de l’effet de surprise pour placer une autre profonde entaille qui a forcé l’adversaire à battre en retraite.
C’est là que les flèches ont recommencé à tomber. Alors qu’on essayait de fuir par la petite porte de la palissade, Madame Sibelius a été blessée gravement, et Norrig et Okoth ont réussi à l’emporter hors d’atteinte pendant que je retenais la volée de flèches suivantes.
Une fois dans les collines du raccourci de Norrig, les bandits ont eu trop peur des éventuelles bandes de mammouth pour nous suivre.
On a soigné Madame Sibelius et Novina Artavius nous a dit qu’elle voulait travailler avec la patrouille, ou peut être la rejoindre, elle savait pas trop, mais je pense que Filia devra rapidement l’aider à se décider, sinon on dirait qu’elle va repartir tuer les bandits toute seule.
Madame Orée était aussi contente d’avoir été sauvée par la patrouille et semble avoir envie de venir à La Traverse pour s’installer.