Le deuil chez les sidhes
Le deuil chez les sidhes est un évènement rare, et majeur. Ces elfes immortels vivent généralement des vies longues et protégées, et la mort arrive toujours trop tôt.
Les sidhes considèrent que leurs défunts deviennent des étoiles, et guident ainsi toutes les fées (ce qui atteste, naturellement, de la supériorité des elfes sur les autres races). Il est commun de demander à un astrologue d’identifier l’étoile d’un proche.
Ils craignent par-dessus tout l’oubli. Les sidhes rendent hommage aux accomplissements des disparus, et à la trace qu’ils ont laissé derrière eux, l’impact qu’ils ont eu dans leurs domaines (que ça soit l’histoire, les arts, la politique…) et dans la vie des autres sidhes. Leurs qualités sont louées, et citées en exemple (et idéalement, appliquées).
Ces hommages peuvent être rendus tous les jours, et lors de cérémonies privées ou publiques. Les dates de ces cérémonies sont soigneusement choisies par des astrologues pour qu’elles soient favorables et liées à l’étoile du défunt. La date de naissance est généralement considéré comme une date favorable par défaut.
Une autre tradition consiste à servir un verre (de sang, généralement) au
disparu et de porter un toast en son nom.
Un bracelet pour la mémoire
Lorsqu’un décès survient, les sidhes connaissant le disparu tressent des bracelets. Ils peuvent être fait de fibre végétale ou animale, de cuir ou de métal (généralement réservé à la famille), aux fils plus ou moins fins. Les matériaux peuvent être chers et précieux, mais ce n’est pas leur but premier. C’est la durabilité du bracelet qui importe, car on porte le deuil jusqu’à ce que le bracelet se casse de lui-même.
Un bracelet est très personnel : il représente la manière dont on se souvient du défunt, le lien qu’on avait avec lui, et la manière dont on veut honorer sa mémoire. Les motifs, les nœuds et les couleurs ont des significations extrêmement complexes. Des coachs professionnels spécialisés sont souvent employés pour conseiller et guider les sidhes endeuillés dans sa fabrication.
Quelques brins de coton tressés pour une connaissance dureront quelques mois, mais d’épais bracelets métalliques pour un parent cher ou un amour disparu peuvent durer des décennies.
Le paraître a son importance : si l’or, la soie et les cuirs rares n’ont pas d’influence dans la signification du bracelet, de nombreux sidhes de la haute société les préfèrent à de matériaux moins nobles. Mais surtout, des fils trop fins, ou trop épais, font souvent l’objet de jugements, voire de rumeurs… Un ami proche d’une caste inférieure ou non-sidhe privilégiera souvent un bracelet de cuir épais (tout aussi voire plus durable) à du métal pour éviter les scandales.
Quelques légendes tragiques parlent de bracelets si épais qu’ils durent toute une vie, mais on déconseille aux jeunes romantiques ce genre de folie.
Enlever ou couper son bracelet, ou celui de quelqu’un, et un énorme tabou dans la société sidhe. Tout comme l’oubli d’un défunt.