Ce rapport est écrit par Flavia Aurelius Croc-d'Argent, porte-étendard de cette expédition. Les informations trouvées sur les différentes créatures ont été ajoutées dans notre bestiaire.
Arrivée à la grotte
Nous partîmes en même temps que nos camarades chassant le sanglier (S2E14 - Calydon, le Sanglier Géant) mais bifurquâmes une fois dans la forêt.
Le chariot avançait avec difficulté sur les sentiers de bûcherons et les larges tranchées causées par le sangliers, mais il était nécessaire pour transporter les cages pour ramener nos proies. Une roue cassée nous retarda encore plus, mais fort heureusement pour nous, Lyrd'Nidya pu mettre à profit ses compétences d'ébéniste pour la réparer rapidement.
Sur les conseils de Spurius, nous campâmes à bonne distance de la grotte pour éviter la menace des chauve-souris et des morts vivants qu'elles auraient pu créer (le sort qui attend les malheureux qui meurent de leurs morsures). La nuit fut calme, les quelques chauve-souris que nous croisèrent furent trop effrayées par notre feu de camp pour s'approcher.
Le lendemain midi (le meilleur moment pour la chasse aux chauve-souris), nous étions sur le point d'attendre la grotte, mais une Goule nous barrait la route. Nous préférâmes l'affronter plutôt que de l'avoir dans notre dos, et la tuâmes rapidement.
Devant la grotte, nous trouvâmes deux statues : l'une s'avéra être un petit oiseau pétrifié, et l'autre une gargouille qui nous toisait avec un regard menaçant. Son attention était en particulier sur Gwydolin, et j'utilisai le mot de contrôle pour l'empêcher d'attaquer. La créature devint impassible et obéit à mon ordre (en elfique) de garder l'entrée.
Chasse
L'entrée de la grotte est partiellement, volontairement, cachée. Très rapidement plongés dans un noir absolu, notre seule source de lumière était nos torches - et la lanterne de Gwydolin.
Le plafond de la salle principale était couvert de chauve-souris vampires, qui s'envolèrent à notre approche. Une immense - de la taille de la gargouille - tomba entre Lyrd'Nidya et le reste du groupe. Tandis que Gwydolin, Lyrd'Nidya et moi-même la combattions, Spurius mit en application son plan pour la capture de ses plus petites consœurs. Il déroula une toile au sol et poussa un énorme cri dans un cône qui amplifiait sa voix. Des petites chauves-souris tombèrent comme des mouches, et il referma sa toile sur sept d'entre elles.
Le temps que Spurius noue son balluchon, nous étions venues à bout de la grosse chauve-souris.
Euryale
Une voix féminine nous interrompit soudain, nous intimant de baisser les yeux car nous ne méritions pas de la regarder. Spurius obtempéra, mais je dois admettre trop de curiosité pour avoir fait de même. Nous vîmes une femme très belle, aux cheveux de serpent, armée d'une lance et portant une toge en haillons. Dès que nous croisâmes son regard, nous sentîmes une sorte d'engourdissement et détournâmes immédiatement le regard, sous les réprimandes de la femme.
Elle n'était pas agressive, et je fis les présentations. Elle nous dit qu'elle s'appelait Euryale, et le nom me rappela celui d'une liste d'ingrédients chez Tata Ghufti, encadrée au mur comme un bon souvenir. Euryale confirma le lien : elle a autrefois accepté un service de la guenaude contre une faveur, et Tata l’a maudite lorsqu'elle a refusé de repayer sa dette, jalouse de sa beauté. Elle est depuis condamnée à pétrifier tous ceux, humains ou animaux, qui portent le regard sur elle.
Elle avait tenté d'attaquer la guenaude mais s'était heurtée à une protection magique autour de sa demeure. Elle nous conseilla de l'attirer hors de chez elle si nous souhaitons la tuer, et nous proposa même son aide dans le combat. Il ne fait aucun doute que la guenaude est un adversaire formidable, et l'attaque ne doit pas se faire sans plan bien préparé.
Lyrd'Nidya a voulu regarder la femme et avec la protection de mon amulette, y parvint. Ce geste toucha Euryale, qui n'avait pas croisé le regard d'un autre être depuis un siècle et demi. Elle s'est réfugiée ici pour ne pas blesser d'autres gens : elle n'a besoin ni de boire, ni de manger, mais il est évident que sa solitude lui pèse. Ses seuls compagnons sont la gargouille, immunisée à son pouvoir, et les chauve-souris aveugles.
Elle nous parla de statues de fées, présentes depuis son arrivée. La direction correspondait à celle dans laquelle je m'attendais à trouver les blessés en stase.
Statues
La "stase" était effectivement une pétrification, qui devait donc être réversible.
Nous primes le temps d'étudier les corps, pour préparer au mieux les soins que nous pourrons leur apporter. La lumière de Gwydolin fut particulièrement utile, tournant curieusement autour des fées et insistant sur leurs blessures. En voici la liste :
- Un chevaucheur avec un bras tranché, une expression de douleur sur le visage
- Une chevaucheuse avec une grosse blessure au niveau de son dos, elle semble implorer quelqu’un
- Un hobgobelin bien baraqué avec les yeux révulsés, il a été pétrifié dans un état où il semble agressif
- Une pied léger avec un crâne enfoncé comme écrasé par un marteau ou par un cheval, elle a les yeux fermés et était allongée quand elle a été pétrifiée
- Une pixie homme avec les ailes très sérieusement abîmées, probablement brûlées, il a les yeux fermés
Plusieurs autres corps étaient réduits en gravats. Ont-ils été détruits par accident ? Sont-ils morts de leurs blessures, ou d'une tentative de soin ?
Retour d'expédition
Nous décidâmes de laisser ici les corps, et la gargouille pour interdire l'entrée de la grotte aux non-patrouilleurs. Euryale a également exprimé son souhait de rester, du moins tant qu'une solution n'a pas été trouvée pour sa malédiction (les bandeaux ou verres qu'elle a pu essayer n'ont pas fonctionné : la magie ne peut qu'être combattu par une autre magie).
Au retour d'expédition, nous avons pu tester une chauve-souris sur un patient volontaire atteint du Tourment. Le Tourment, visible à l'œil nu chez cette personne, a diminué au fur et à mesure que la chauve-souris buvait son sang, et n'est pas revenu ensuite. La chauve-souris n'a pas semblée affectée. La perte de sang a causé une grande fatigue chez le patient, et nous devons poursuivre l'étude pour voir s'il y a d'autres effets à long terme.
Mais en attendant l'expédition fut un grand succès : nous avons enfin un moyen de soulager les victimes du Tourment, même si ce n'est que temporaire.