Certains habitants de Forgemer le savent, il ne fait pas bon croiser l'enfant de malheur et ce n'est qu'en le trouvant sur le site d'un massacre que Filia Herminius Claudius mesura la difficulté de la tâche qu'elle avait voulu remplir pour défier son père en remplissant cette mission. Bien sûr, il protégeait un passant contre l'agresseur inhumain qui était sorti des égouts, mais cela ne rendait pas moins difficile à regarder la façon dont il avait disposé de la créature et failli s'en prendre aussi à la victime si elle n'était pas intervenue.

Bien né, Spurius Florus "Furius" Narcissus a toujours été l'image de l'enfant capricieux, cruel et gâté pourri. Forcément sa dernière lubie d'enfant a été d'exiger son petit lion à lui. Ainsi, un matin, il reçu un lionceau déraciné vendu par un marchand peu scrupuleux en cadeau de ses parents.

Jouet adoré puis boudé et négligé, il a un jour frappé l'animal d'ennui, et s’est fait griffer et mordre en retour. Spurius connut alors pour la première fois la peur. Irraisonnée, primale, et qui ne le quittait plus chaque fois qu'il posait les yeux sur l'animal.

Pour ne pas montrer son humiliation à son entourage, il enferma l'animal dans une cave oubliée du domaine familial et le lionceau subit alors l'agonie de la faim avant d'y succomber. Ce même jour, alors que le noble animal lâchait son dernier soupir affamé, Spurius fut pris d'une frénésie animale et fut retrouvé recouvert de sang et endormi en boule au milieu de serviteurs éparpillés.

Les crises de Spurius se reproduisant régulièrement, devenant de plus en plus compliquées à faire passer inaperçu et aucun remède ne permettant de le calmer durablement, il suffit de la naissance de cadets jumeaux pour que son père décide de le déshériter et le faire chasser de la famille. Devant le déclin progressif de la ville, la famille Narcissus en profita pour déménager son commerce sous d'autres cieux. Devenu un monstre, livré à lui même, Spurius connu la faim et la solitude à son tour.

Accusé de bien des maux par les patriciens, il aura fallu que la Meneuse le voit de ses propres yeux, comme son reflet déformé, avant qu'elle ne décide de le prendre sous sa responsabilité, intriguée par son attitude et son potentiel.

Spurius Prie le Trône Sombre et la Gardienne. Il a peur que prier la chasseresse ne le fasse basculer mais la considère avec respect.