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Soir, Temps Clair
Je suis actuellement dans la taverne Le Chat Botté et étant donné ce qui m'arrive après la rencontre d'un groupe improbable, l'idée de gravé sur le papier mes aventures m'amuse. Me voici donc.
Après avoir rencontré Yasen Berath, nous nous sommes engagés dans mon deuxième travail : escorter un marchand qui vend des vivres. À cette occasion, nous avons fait la rencontre de trois autres personnes : Reina De Ravel, une curieuse femme humaine sur laquelle j'ai du mal à statuer mon avis ; Jok Springels un noble humain et que j'évite en espérant qu'il ne me reconnaisse pas et Bel Fronte un humain qui a tendance à se faire remarquer, généralement pas pour les raisons les plus glorieuses, mais qui a une étonnante capacité d'adaptation et de retournement de veste. Moui, je pense que c'est l'expression qu'ils utilisent. Après avoir accompagné le marchand jusqu'à une ville voisine de Chênedor, puisque nous avons formé une plutôt bonne équipe, il a été décidé de continuer encore un peu la route ensemble. J'étais plutôt sceptique au départ, mais avec du recul, je ne pense pas regretter les aventures qui nous sont arrivées. Même si j'aurais préféré que lesdites aventures ne m'amènent pas aussi rapidement à rencontrer des aristocrates ou des elfes.
Jok Springels nous a proposé d'aller visiter la cité Chênedor pour la suite de notre voyage, car ce serait une grande ville florissante et intéressante. S'il a raison, j'aurais préféré éviter, mais je me suis engagée à protéger le prêtre Yasen Berath et je n'ai pas envie d'expliquer à des humains pourquoi l'idée de visiter des grandes villes ne me plait pas.
Finalement j'aurais presque préféré aller dans la cité que le noble humain nous décrivait quand j'ai vu l'état préoccupant de la nature autour de la ville. D'autant plus quand l'apprentie-sorcière Reina De Ravel nous a appris qu'elle a senti des traces de magie de la nature obscure.
Dès notre entré dans la cité, nous avons croisé des humains agités et notamment un attroupement important. J'aurais préféré les laisser vivre leur vie, mais le groupe dont mon protégé étaient curieux. En s'approchant, nous avons vu deux humains en trains de se battre. Au même moment, une pièce d'or s'échappa de la mêlée et roula à nos pieds. Le noble s'approcha davantage des combattants pour profiter des spectacles. Mais le plus exaspérant, c'est queYasen Berath voulu s'approcher aussi. Je tentais de l'en empêcher en arguant le danger, sans parvenir à raisonner sa manie de se soucier des problèmes des autres. Puisque je ne parvenais pas à le raisonner, je n'avais plus qu'à le suivre pour le protéger. Alors que le fidèle de la Mère Tlalli commençait à raisonner les deux humains, Bel Fronte chu à l'arrière. Il était tombé alors qu'il tentait de ramasser la pièce d'or. Constatant que tout le monde le regardait, il se releva promptement et se dirigea vers les deux humains en tendant la pièce et en demandant ce qui se passait. En fait, les deux se disputaient pour la pièce et la violence de leur conflit était dû au désespoir face à la famine qui s'installait. L'apôtre de Diane manqua de relancer les hostilités en demandant l'heure et en offrant la pièce à la personne qui lui répondit calmement. J'ai cru que le combat allait redémarrer. Reina De Ravel fit remarquer à l'apôtre qui posait la question au mauvais endroit. En parallèle, grâce au calme de Yasen Berath et à l'idée du noble humain, la situation pu se résoudre. Une très bonne idée le partage, évidente après coup, mais non moins efficace. Mon regard sur Jok Springels changea.
Une fois la situation calmée, un des belligérant se présenta sous le nom de Bastien nous expliqua que la terre de la cité devenait de plus en plus infertile depuis deux ans, et que depuis quelques mois, la situation empirait. Précédemment agriculteur, il en était déduit à mendier à ce jour. À cette nouvelle, le groupe décida d'enquêter et d'aider. En particulier mon cher prêtre, que le noble humain modéra en lui disant de ne pas faire de promesse qu'il n'est pas certain de pouvoir tenir. Jok Springels qui était déjà venu avant, nous proposa de nous mener au centre commerçant. Mon regard sur lui changea à nouveau, et cette fois négativement, quand nous arrivâmes face à un quartier dédié à la luxure et Reina De Ravel exprima tout haut ce que je pensais.
En cherchant un peu, nous trouvâmes le temple dédié à la déesse du commerce Waukyne. Le groupe hésita entre aller se renseigner au temple, à la taverne ou directement chez le seigneur de la ville. Nous optâmes finalement pour la dernière option.
Alors que nous approchions de notre destination, nous vîmes au loin des gardes poursuivant apparemment un voleur. Étonnamment héroïque, l'apôtre de Diane s'élança pour l'arrêter, et se fit magistralement esquivé. De mon côté, j'avais préféré ne pas intervenir, et étonnamment mon protégé non plus. J'aurais pensé que Yasen Berath serait du côté des gardes, mais à ma surprise ce n'était pas le cas. La fugitive passa entre nous et nous nous mîmes de côté pour laisser les gardes passer. Un garde sorti alors une arbalète et toucha la voleuse, ce qui l'arrêta dans son élan. Je ne suivis initialement pas mes compagnons quand ils ont commencé à s'approcher de la scène pour en savoir plus. L'affaire éveilla mon intérêt quand le Garde dévoila que la fugitive était une elfe. Je m'approchai d'autant plus précipitamment du groupe quand je compris que même sans être certain d'avoir une raison d'en vouloir à l'elfe, rien que pour sa nature, ils étaient prêts à l'assassiner. J'arrêtai et attirai l'attention du Garde en me mettant juste devant lui. Me prenant pour une noble, il me conseilla de m'éloigner avant de proférer toute une série d'accusations injustifiées et haineuse envers les miens. Furieuse, je parvins à me contenir et profitai du fait qu'il me prenait pour une noble pour insister sur ma demande d'explication. Vers ce moment-là, il eut une énorme explosion de lumière. L'elfe
repoussa le garde et s'enfuit. Juste avant de partir, je la sentis me
remettre un objet avant. Objet que je serrais dans ma main que je gardais sous ma cape. Une fois que nous avons retrouvé la vue, le Armand, au Poste des gardes de Chênedor.
Après discussion, le groupe choisit de suivre cette proposition. Je les laissais à l'entrée du château. Je me mis dans un coin discret pour observer ce que j'avais dans la main. Je trouvais un Médaillon d'elfe. Ne parvenant pas à comprendre la signification de l'objet, je la rangeais. Puis je retournais sur la route principale pour méditer en attendant mes compagnons.
Dans le château, le groupe fut amené à une salle d'attente. Tandis que Bel Fronte proposait de discuter du nom du groupe, Yasen Berath s'installa sur un banc confortable pour faire une micro-sieste. Le Armand arrive un peu plus tard pour inviter le groupe à entrer dans son bureau. Il demanda au groupe s'ils étaient là pour exterminer les elfes. Rapidement, Reina De Ravel lui fit comprendre que non avant de commencer à se renseigner sur le conflit, appuyée par Bel Fronte et parfois Jok Springels.
La ville de Chênedor avait une mine d'or. Il y a deux ans, alors que la mine était quasiment épuisée, les mineurs ont découvert une immense pierre. C'est alors que les elfes ont lancé une attaque sur la cité dans l'intention de s'emparer de la découverte. Après cela, la nature commença à se dégrader progressivement et il y a quelques mois, la situation empira. Les habitants de la cité mirent cela sur le dos des elfes, leur donnant la réputation de sorciers malfaisants. L'image des elfes en pâtit d'autant plus quand ils se mirent à vouloir voler la pierre, gagnant au passage une image de voleurs. Et c'est ainsi que le magicien de la cour, seul elfe en qui la cité avait encore confiance, fut congédié. Plus modéré, le groupe soupçonna un effet magique. Ils voulurent alors se renseigner directement auprès du seigneur. Le groupe fut immédiatement rembarré par le Armand. Pour commencer, il n'aimait pas la magie et ne voulait pas en entendre parler, arguant ne croire qu'en la discipline et l'épée. Ensuite, il n'allait pas mettre de total inconnu en face du seigneur.
Bel Fronte proposa alors de s'occuper du souci des fermiers que le Armand avait évoqué plus tôt. Depuis deux semaines, des fermiers subissaient des attaques récurrentes extrêmement violentes. Le Armand ne pense pas que ce soit dû aux elfes, mais ceci mis à part, il n'avait ni les ressources d'aller protéger les fermiers, encore moins d'enquêter. Quand le groupe proposa de s'y intéresser pour prouver leur bonne foi, le Armand leur annonça que si le groupe réussi, il le récompensera de 20 pièces d'or, sinon, ce n'était pas la peine de revenir. Bel Fronte promis qu'il lui donnera satisfaction. Puis il voulut demander de l'équipement, mais Reina De Ravel le calma rapidement.
Sur ces mots, le groupe quitta l'enceinte du château rejoindre leur dernier compagnon.
Après quelques instants, les humains ressortirent du château, apparemment indemnes. Un des jeunes humains plaisanta sur le fait de devoir massacrer les elfes. Je lui jetai un regard noir avant de me tourner vers les autres pour savoir ce qu'ils avaient appris. Le groupe hésita alors entre continuer à enquêter en ville avant d'opter pour aller directement sur les lieux de l'incident.
En chemin, je leur montrais le Médaillon d'elfe. Sur une face, il y avait une licorne et sur l'autre, un arbre. Les deux symboles étaient repris sur le blason de la cité, mais sur une même figure. J'ai regarde le symbole en fouillant dans mes souvenirs. Je soupçonnais une histoire d'alliance qui explique que deux symboles séparés se retrouvent réuni sur un même blason, mais je me rappelais de rien. Et mes compagnons non plus. J'aurais espéré que ça évoque quelque chose au noble humain...
Un peu plus tard, je me souviendrais vaguement que les elfes de cette forêt préfère rester entre eux et sont assez véhéments.
En chemin, l'apôtre de Diane proposa un nouveau plan qui cette fois reçu un peu plus l'approbation du groupe : trouver le problème, le régler et rentrer glorieusement en ville.
Arrivé au village des fermiers, un spectable terrible nous attendait. Les batiments avaient l'air d'avoir été abbatut par des projectiles de type arbres, des cadavres d'humains étaient éparpillés un peu partout et le sol était parcouru de silons. Tandis que mes compagnons s'intéressait aux cadavres, je me tournais vers les silons pour les analyser. Les silons semblaient dessiner par des arbres mouvants et cela me rapella une légende : il existerait des gardiens de la nature très puissant qui se réveillent quand la nature est menacé. J'annonce alors de mon groupe quel que soit le responsable de ce ravache, il est hors de question de l'éliminer. De son côté, Reina De Ravel sent une puissance magie de la nature néfaste. La même que celle qu'elle a senti sur les arbres agonisant à notre arrivé. Cela tempère un peu mon avis, mais j'attends d'en savoir plus.
Malgré le manque d'information sur les elfes, nous décidons d'essayer d'aller les voir. Bon gré mal gré, en allant vers la forêt, nous nous retrouvons involontairement à suivre les silons. A l'orée de la forêt, je prends la tête du groupe à la fois pour guider mes compagnons, à la fois pour éviter qu'ils fassent n'importe quoi. Après un moment où je pus me rendre compte que la nature et Reina De Ravel ne s'entendaient pas vraiment, j'entendis des bruits. [Idem pour Reina, Yasen et Jok l'avaient en plus vu.] Avant même de pouvoir voir l'origine de ce son anormal, j'entendis l'apôtre de Diane tomber puis insulter une racine. C'est alors que je vis une étrange et inquiétante créature de bois (Leshen) nous approcher lentement. [Grâce à ses lectures, Reina sait que c'est un Leshen, qu'il ne se dévoile que quand la nature est en danger et part quand le problème est réglé, qu'il a de la magie démonique et qu'il renait quand il meurt. Yasen de son côté sait qu'il commande à la nature et qu'il peut invoquer des loups et des corbeaux.]
Alors que Bel Fronte changai de nouveau son attitude pour s'excuser et amadouer la racine qu'il insultait précédemment, Yasen Berath tandit calmement la main dans l'intention de communiquer avec la créature je suppose... Jok Springels était parti pour suivre son exemple, bien qu'il ne soit pas aussi à l'aise. Avec Reina De Ravel, j'étais plus d'avis d'écouter la peur et de s'enfuir, mais je ne peux pas partir sans le prêtre. J'espère juste qu'il n'attendra pas d'être aux portes de la mort avant de se rendre compte du danger...
S.