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  1. Journals

07: Un os dans la moussaka

Résumé
2018-08-03

Tour de Nolwë, le 24 Frjadagr mois de Solmanuour 4E83

Hagbard a rapidement remonté les traces des hurleurs et revient réjouit avec Zaath, tout dépenaillé. Parti après nous il ne nous a pas vus, cachés par le tertre et s'est aventuré en éclaireur dans la forêt. Découvrant les cadavres des hurleurs, Zaath semble pris de curiosité et commence à éventrer et vider méthodiquement le premier. Plus fasciné que haineux. Nous l'interrompons bientôt, nous serons bientôt à court de temps, la ferrite gagnant ses combats contre Elwyr et moi.

Nous passons le portail ouvert dans la paroi, Fod'r et Elwyr attendent de l'autre côté. Un jardin coquet entoure la tour, quelques bâtiments ruraux entre les arbres et les buissons et un chemin de gravier mène droit sur la porte principale. Sur la gauche une basse cour, au delà des poules on entend grogner un beau verrat, sur la gauche une écurie où un cheval est à l'enclos. Le cheval d'Armand !

Le peu qui reste du hurleur, broyé et déchiqueté git dans l'herbe à deux pas du chemin. Ne pas s'écarter du chemin. Avant d'avancer, j'appelle Bruu, elle apparait entre mes mains alors que les restes sombres du voile finissent de s'évaporée, souriant de tous ses crocs à la vue de la jolie pièce d'argent qui brille. Elle comprend vite qu'il faut qu'elle explore, je ne lui souffle plus prudemment, elle ne comprend pas le concept. A peine s'éloigne-t-elle su chemin que le gravier s'anime formant un serpent puissant qui file vers elle. Nous avançons alors qu'elle joue avec lui, il ne peut rivaliser avec sa vitesse .. mais s'entête.

Soupçonnant quelque malice, Hagbard lance une pomme vers le cochon. C'est bien un cochon, affamé. Il la dévore et attend la suite. Nerveux il commence à forcer contre la barrière qui d'évidence ne résistera pas longtemps à son poids. Nous nous hâtons vers la porte, l'entrée de la tour donne directement dans une cuisine. Nous nous y enfermons. Personne. Le lieu est utilisé régulièrement, généralement propret, il connait quelque désordre et semble ne pas avoir été visité depuis quelques jours. Un escalier en colimaçon permet de rejoindre soit la cave soit l'étage.

L'étage a été ravagé. Une partie de l'étage supérieur semble s'être effondré dans cette pièce. en fait un pot portant une plante étonnante : une aubergine gigantesque. Si démesurée que le plancher du 2ème a cédé sous son poids et se retrouve éparpillé dans cette pièce, mélangé au restes de laboratoire d'alchimie qui devait occuper cette espace. L'aubergine se porte bien, elle a déployé des lianes (des racines aériennes) qui se répandent dans toute la pièce. Il va falloir les enjamber pour atteindre l'escalier qui mène plus haut. Mais à peine le pied d'Hagbard quitte les marches désormais moussues de l'escalier qu'une liane vient fouetter dans sa direction !

Il esquive et dévale les escaliers. Que faire ? L'aubergine est un légume moins connu qu'on le croirait … quel désherbant ? Impossible de réunir assez d'insectes et de limaces ? Le feu ? Une diversion ! Le verrat ne sera probablement pas de taille à la manger mais le temps qu'elle le digère on devrait pouvoir passer. Et c'est ainsi que la gourmandise perdit le cochon qui remonta jusqu'à la plante le chemin de pommes tracé pour lui. Elle le tua en quelques secondes, ces lianes sont des piques qu'elle plante dans la chair pour extraire le sang. Je profite de son repas pour le faufiler, mes frères hésitent. L'escalier du 2ème est en partie effondré mais l'escalade ne semble pas si difficile. Pas si difficile, il faut m'y reprendre à plusieurs fois, échappant de justesse aux attentions de l'aubergine grâce aux diversions de Markku et de Zath et à Hagbard qui est parvenu à escalader par l'autre mur. A chaque fois que son attention est sollicitée, l'aubergine est plus entreprenante, comme si un esprit s'éveillait en elle, apprenait ...

Nous sommes dans l'escalier qui mène au 3ème, une lueur au sommet et quelqu'un nous regarde par la trappe ouverte. Armand ! Il nous dit de partir et ferme la trappe. Nous restons silencieux et immobiles, Zaath et Markku détournent l'attention de la plante qui commençait à se hisser vers nous, se libérant de son pot. Nous parvenons à convaincre Armand, sensible au nom de son apprenti de nous ouvrir et nous faufilons sans bruit. Il referme la trappe et  nous tance, nous sommes fous et trop téméraires, il ne faut surtout pas que la plante goutte au sang on va finir par l'éveiller pleinement. comment si c'était nous qui l'avions crée, son journal comprenait plus d'une page sur la croissance végétale. Nous lui exposons la situation : nous ici nos compagnons en bas, la ferrite, les Chausseneige, l'urgence. Il ne dispose sur place que de quoi faire deux fortifiants. Bruu en apporte un à Elwyr  je prends le second. Immédiatement, des  forces me reviennent. Mais il faut plus pour soigner, son laboratoire détruit ici il a besoin d'un autre lieu et d'ingrédients.

D'abord sortir d'ici, pour la suite on réfléchira après. Les meurtrières sont pratiques pour Bruu mais trop fines pour nous, et le serpent de gravier rôde toujours. Dès qu'il s'en aperçoit Armand nous invite en cette demeure, immédiatement le gardien retourne se fondre dans le gravier. Il suffit de se présenter nommément, nous sermonne-t-il en souriant. Nous n'avons que deux choix, par l'intérieur et la plante, par l'extérieur en passant par la trappe du toit. Le temps de récupérer des cordes à l'attelage et à l'écurie et d'adosser la charrette de foin au mur et nous descendons sans heurts. La journée est avancée et la forêt grouille de bruits, nous nous hâtons de rejoindre le tertre pour y sécuriser un campement. Une fois arrivés, la fatigue finit par nous rattraper, on définit les tours de gardes au désespoir d'Hagbard qui ne peut le faire avec Elwyr, il parvient cependant à éviter d'accompagner Fod'r. C'est Zaath qui s'y colle avec lui pour le premier tour.

Le médicament d'Armand a calmé les douleurs de la ferrite mais les cauchemars qu'elle avait réveillés me hantent cette nuit encore. Les flammes, les ombres menaçantes. Je les vois encore alors que j'entrouvre les yeux dans un demi-sommeil. Non, c'est l'homme sombre en train d'étrangler Armand. Et l'homme sombre, c'est Fod'r ! Je me faufile rapidement derrière lui en saisissant le garrot, je saute pour atteindre son cou et hurle alors que le lacet passe sa tête.  Il est rapide et esquive, repousse le corps d'Armand les yeux désormais révulsés dans la mort. Fod'r se tourne vers moi avec son pic à rats mis mes frères se sont levés prêts au combat. Dès qu'il l'aperçoit, Fod'r se jette sur Markku, il ne  veut pas nous laisser la moindre chance de soigner la ferrite.

Zaath arrive sur le tard, Fod'r l'avait hypnotisé le temps d'accomplir son méfait. Il se précipite sur Armand, les dieux savent ce qu'il lui fait mis en un instant celui-ci reprend une respiration, toujours inconscient. Non ! hurle Fod'r. Mais avec le renfort de Zaath laissant Armand aux soins d'Elwyr, il ne peut se dégager et atteindre Armand. Rien n'y fait, ni sa force, ni son art du combat ni même sa magie d'ombre appelée en renfort, Fod'r perd pied petit à petit face aux trois fils de Loknar. Pire, s'écartant pour esquiver une attaque mortelle Markku concentre sa rage et sa magie et se transforme en ours. Fod'r n'a pas le temps de fuir porté par les ailes d'ombre qu'il a invoqué, Hagbard le frappe à la gorge, il trébuche pour tomber sous les crocs et les griffes de Markku. Déchiqueté.

Au moins le combat n'a pas attiré de maraudeurs. Nous finissons de reprendre des forces en attendant le jour. A l'aube, le charriot est harnaché, Armand Vistüs alité à l'intérieur soigné par Elwyr et nous nous hâtons vers Cœur vaillant.