Meerloch, le 16 Thorsdagr, mois de Solmanuour 4E83
Pour rejoindre Elwyr il allait falloir descendre la falaise qui séparait le plancher de sa maison du sol, traverser une toundra peuplée d'insectes étonnants, de rats affamés et d'oies géantes agaçantes. Ce qui prendrait bien un jour, et vue l'heure toute la soirée et une partie de la nuit. Et c'est exactement ce que nous firent pour nous retrouver au pied de la maison d'Asgeeir.
Non loin, la paille du toit allait jusqu'au sol. Nous l'escaladâmes. A peine regardions nous la chambre encore obscure par la fenêtre, à ce moment précis, Asgeeir jusque là assoupi se réveilla. Calmement, il scruta la pièce puis sa voix retentit dans une langue ancienne et ses bras balayèrent l'air l'entourant. Rien. Il se recoucha auprès de Sibbi Roncenoir. Ce n'est que plusieurs minutes plus tard, alors que Markku atteint la chambre après s'être faufilé entre le paillage du toit que l'enchantement prit vie. Un cercle de magie s'illumina brièvement et de la boue du torchis non loin un être grogna. Un golem fait de la terre des murs, plusieurs fois notre taille, des bras qui nous paraissaient des troncs. Hagbard força un passage et nous passèrent, le monstre de tourbe s'était empêtré dans la paille. Loués soient les anciens Dieux !
De nouveau des falaises et des montagnes de bois et de tourbe, des océans de fourrure, des déserts de planchers. Les coffres étaient comme des forteresse. Nous avons fouillé le plus proche. Des courriers écrits trop gros pour qu'on puisse les déplier et les lire mais point d'Elwyr. Restait à des lieux de nous le coffret de Sibbi sur la table près de l'entrée et le coffre d'Asgeeir dans la penderie. Nous commençâmes par le coffret, plus au goût de notre a aventurière. A l'abord du coffret, quelques baies. A l'intérieur une voie qui répond à nos appels. Curieuse Elwyr s'est faufilée dans le coffret mais un clapet la retient prisonnière. Une seule solution, ouvrir le coffret. Mais les tentative expertes de Markku échouent toutes sur la même conclusion : il nous faut la clef ! Mais où peut-elle être ?
Là, nous l'apercevons, au cou de Sibbi, si loin … Il faut le reste de la nuit pour descendre de la table, traverser la pièce escalader et remonter le lit. Là posée sur ses seins, la clé. Hagbard escalade cette montagne de chair, défait le collier sans la réveiller et nous récupérons la clé.
Meerloch, le 17 Frjadagr, mois de Solmanuour 4E83
Mais nous n'avons pas atteint les pieds du lit que l'on tambourine à la porte. C'est l'homme sombre venu porter un message à Sibbi. Ce n'est pas de la peur dans sa voie et dans ses gestes, mais clairement un sentiment d'urgence. Elle se dépêche pour l'accompagner et ne remarque pas l'absence de son collier. Mais elle récupère son coffret dans ses fontes. Nous avons besoin de temps, sur ma demande Bruu nous en fournit. Ca ne suffira pas ...
Le marin revenu seul en barque prend le cheval et après une longue chevauchée pénètre le domaine Roncenoir. Avec l'aide de Tique nous nous faufilons et parvenons à le suivre. Mais il ne fait pas de rapport particulier et rejoint une salle de garde où d'autres brutes de son acabit attendent, somnolant entre cartes et alcool. La fatigue m'abrutit plus vite que mes frère ou Elwyr. Nous retournons péniblement jusqu'au domaine Chausseneige. Les effets de la potion Drinkme devraient bientôt cesser. Hélas, il faut 2 jours de plus pour qu'Elwyr retrouve sa taille, un troisième pour nous.
Meerloch, le 21 Tysdagr, mois de Solmanuour 4E83
La fièvre est désormais forte et je retrouve l'appétit perdu mais rien ne semble aisément le calmer. Plus étonnant, ma dague semble avoir rouillé ces dernières heures comme si des années étaient passées. Et elle me parait appétissante. Markku pense immédiatement à son patron Armand, l'apothicaire. Il est absent mais Markku comme apprenti ouvre sa boutique. Aucun médicament ne semble à la hauteur du mal. Un remontant pris à la hâte, nous fouillons. Markku trouve des notes récentes : son maître est parti en retraite à la tour de Nolwë. Hagbard trouve le journal d'Armand, il y recueille ses études. Les dernières concernent les phases de la lune et les fées. Peu d'autres éléments, mais elle est réputée être à l'ouest de la ville, au-delà du Cœur vaillant.
De retour chez les Chausseneige, les choses se précisent : Elwyr présente les premiers symptômes, Nora est alitée malade ! La menace frappe déjà : la maladie. Restent les hommes, nous cherchons Unmid, le champion du Jarl. Unmid est lui aussi frappé par la maladie, plus durement que les autres malgré sa constitution de bœuf. Il est au soins du nouveau prêtre de Mitra, Anthonin de Matharyn en sa chapelle. Nous parvenons à l'approcher. Le guerrier affaibli est alité entouré de symboles, son armure et sa hache flamboyante non loin. Une nouvelle hache ! Porterait-elle la maladie / malédiction. A peine arrivés chez le maitre forgeron Baalimund, tout se confirme. C'est bien son apprenti Asbjorn Domptefeu qui a forgé la nouvelle hache d'Unmid et maintenant il est alité, très atteint. la conversation tourne court, tout confirme ce que craignait le maître forgeron : la ferrite, le fléau des mines, la mort par le fer et la rouille … la ferrite est de retour sur Meerloch !
Bien que ce fût à l'époque tenu secret, elle avait déjà frappé au temps de l'ancien Jarl. La maladie était mortelle et galopante, la magie de Mitra impuissante et s'était d'Armand que le remède était venu. Le forgeron s'en souvient parfaitement, il avait été parmi les premiers touchés, le chef des Chausseneige et son fils cadet aussi avaient faits parti des rescapés. C'est suite à cet épisode que le Jarl Dagues croisées avait été renversé et son elfe de femme chassée, exilée sur son ile, l'ile de la reine blanche. L'impuissance de Mitra face à la maladie et le remède ancien employé par Armand avait poussé le tout nouveau conseil mené notamment par Vulwulf Chausseneige à présenter une autre version au peuple de Meerloch.
Désormais Baalimund, comme tous ceux qui l'avaient contracté et avaient survécu, était immunisé contre cette maladie. Bien sûr, c'était le plan des Roncenoir, éliminer tous ceux qui devançaient Asgeeir dans l'ordre de succession de Chausseneige. Ne restait que le patriarche Vulwulf "mélancolique " notoire. Nous le trouverions surement à la taverne. Nous nous séparons espérant pouvoir trouver un coche pour amener rapidement les malades auprès d'Armand.
Vulwulf est saoul comme seuls les professionnels savent l'être. Aucun de nos arguments ne l'atteint. Le peu de noblesse qui lui reste consiste à se montrer susceptible quand on lui parle trop vivement. Unmid refuse de nous accompagner, sa famille ne viendra pas non plus pour ne pas heurter publiquement l'église de Mitra. Il apprêtera cependant un équipage, un chariot rapide et deux paires de chevaux. Un cocher robuste et expérimenté : Fod'r.