Meerloch, les 22 Mitradagr et 23 Thösdagr, mois de Solmanuour 4E83
La calèche est attelée, deux chevaux pour la tirer, deux autres suivent pour relayer.Le voyage promet d'être interminable et le temps joue contre nous et les Chausseneige. A peine quittons nous les faubourgs que Casper nous intercepte hors d'haleine, bravant un fourré de roncs pour nous intercepter. L'art de faire son entrée : totalement inattendue, presqu'autant ridicule ...
Le drôle d'équipage avance sur la fin de la journée. Casper et Fod'r sur le banc, Hagbard et Markku sur le toit cherchant un improbable repos, Atalante et Elwir à l'intérieur loin de tout métal. Si Atalante a la pâleur et les cernes d'un signe avancé de la Maladie, Elwyr à cette heure semble mieux résister.
Après une tentative pour avancer de nuit le groupe se rend à l'évidence, c'est vain. C'est après une courte nuit qu'ils repartent, Fod'r forçant et alternant les chevaux. Ils atteignent Cœur vaillant au soir. L'ancien drakkar est sur un flanc, maintenu par des madriers comme s'il était en cale sèche à des lieux des eaux du lac. Son bois se calcifie mais un ancien marin est à l'ouvrage, nettoyant l'étrave, réparant les coudées. Son nom est Thorval, il y travaille depuis deux ans et ne doute pas : le Cœur vaillant voguera de nouveau. Il connait Armand, qui passe parfois au soir boire et discuter avec lui. Oui il l'a vu partir pour la tour perdue dans la forêt. Pas là, exactement. Mais méfiez vous des hurleurs, il y en a en ce moment.
Forêt de Nolwë, le 24 Frjadagr mois de Solmanuour 4E83
L'orée de la forêt est en vue, la calèche ne saura pas aller au-delà, peut-être les chevaux. En partant de suite nous pouvons y être pour la nuit. Approchant nous remarquons que certaines collines sont des tertres, tombes souterraines d'anciens guerriers. Nous abritons le coche derrière l'un d'eux et nous installons à son sommet plus facile à protéger. En effet, avec le crépuscule la forêt s'emplit des échos des hurleurs. Des cris gutturaux ou aigus, l'un répondant à l'appel de l'autre.
Mais la nuit se passe bien, ne fussent les chamailleries entre Casper et Hagbard. Casper finit par ouvrir la tombe et s'y réfugier pour trouver le repos. D'autant que la fièvre commence à le gagner. La ferrite ! Au matin tous repartent, les malade sur les chevaux, les bien portant à pied, à l'affut de la moindre ombre, le moindre bruit à proximité. Des cris ou des paroles vers l'avant. Markku et Hagbard vont voir : un groupe de hurleurs s'acharnent sur un autel placé devant une grande et haute enceinte de pierre. Nous avons trouvé la tour et elle ne sera pas facile d'accès.
Leur chef est décidé à détruire l'autel, plus un pupitre à mieux y regarder et sans doute un moyen d'entrer dans la cour de la tour. Nous décidons de nous en débarrasser. Fod'r et Elwyr restent en retrait avec le chevaux. Casper entamera les hostilités à l''arc ce qui nous permettra de les prendre par le flanc. Sa flèche écorche la gorge du chef qui échappe à la mort de moins d'un pouce, dans le désordre qui suit Markku épingle le guerrier le plus proche d'une dague dans l'épaule puis tout va très vite … Un des leurs fonce sur Casper après l'avoir harponné de sa lance, Casper appelle Fod'r à la rescousse, en vain tandis que deux gobelins fondent sur Markku. Hagbard engage le chef et se retrouve bientôt encerclé, je lui prête main forte. Nous triomphons rapidement avec le renfort tardif d'un Fod'r quasi frénétique et d'une Elwyr quelque peu paniquée. Nous tirons peu d'information du chef hormis sa haine de la tour et de la magie. Fod'r se débarrasse de lui en le jetant par dessus l'enceinte ! Il halète le temps de récupérer son souffle et de la brutalité de l'atterrissage. Il n'a le temps que de faire quelques pas avant que des bruits lourds foncent sur lui puis viennent les cris d'agonie du malheureux qui se fait massacrer, déchirer.
Le temps de panser nos blessés, nous nous tournons vers le pupitre. Il représente les phases de la lune, l'objet des études d'Armand. Hagbard qui avait lu ces pages de son journal se lance et marque la phase du jour. La magie se déclenche et le frappe, il reste hébété, saoul comme une barrique. Impossible de lui tirer un mot cohérent, il part en titubant pisser dans les buissons. Je ne me souviens pas qui cela frappe mais le lieu semble elfique et à l'époque des grands conflits, deux jours furent perdus. Si le sortilège de garde est aussi ancien qui le semble, pour lui aujourd'hui à la phase de la lune d'avant hier. Sitôt cette phase marquée sur le pupitre, une porte devrait se dessiner et s'ouvirir sur le mur ...