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  1. Journals

15.Au sorcier écarlate

Résumé
2019-02-08

La tour de Nolwë

Nous avons vaincu mais le temps n'est pas au triomphe. La mandragore s'agite mollement dans sa tour, les fuyards devraient revenir avec des renforts dans un jour ou deux et nous sommes diminués. Plus de blessé que de valides, mais nous sommes tous vivants.
Le temps de récupérer nos blessés, quelques vivres et de masquer notre passages et nous sommes réfugiés dans la cave, l'entrée masquée par des gravats, l'odorat des bêtes affolé par la mixture nauséabond dont Markku a assaisonné certains cadavres. Et la neige tombe pour couvrir nos traces !

A mon réveil, les soins de Lillith m'ont fait le plus grand bien, ma plaie au ventre me lance moins et l'infection qu'avait provoqué la morsure a disparu. Plus de nausée. Mais les plus sérieusement blessés ne regagnent pas conscience. Zaath  malgré le dégout qu'il affiche font appel à d'ancienne magie, les effets son spectaculaires. Lilith et sa mère aident bientôt. 

Elles conversent en elfe. mis on sent la tension, le non dit entre elles. [Nom de la mère de Lilith] nous résume ses derniers jours : elle voyageait seul et passait à la tour de Nolwë inquiète de l'activité des hurleurs mais elle a sous-estimé le nombre de hurleurs qui l'ont capturée, comme d'autres voyageurs avant elle. Elle s'était résignée et n'en revient pas qu'un groupe de jeunes inconscients aient pu mettre ce clan mais une horde plus vaste se rassemble à l'ouest. Elle sait peut à leur sujet hormis qu'ils sont affiliés à Hache-de-feu, le roi burrabak qui a franchi le mur et fait déferler ses troupes sur la frontière. Elles cachent quelque chose, mais comme toujours avec les elfes, allez savoir. Lui avoir sauvé la vie compte comme peu.

Zaath a comme une révélation morbide, il choisit Lilith lourdement blessée et l'embrasse violemment. Le peu de forces de notre soeur semble l'abandonner, sa peau blanche vire au diaphane et même son regard pâlit. Puis Zaath invoque le père pour l'achever. Paradoxalement cela semble rendre des forces alors qu'elle ressemble désormais plus à un cadavre qu'à un être vivant. Et il répète la manœuvre une , deux peut-être cinq fois ! Je me sens mieux et d'humeur moins taquine envers nos guérisseurs. Quelques instants plus tard Lilith retrouve des couleurs et ses blessures semblent fermées.

Désormais nous ne sommes certes pas en état de mener bataille mais au moins de voyager. Nous décidons d'écarter la mandragore dès la tombée de la nuit, de récupérer le livre d'Armand et de foncer vers cœur vaillant. Nous attendons la tombée de la nuit puisque les ténèbres épuisent la mandragore et le feu l'effraie. Je crée depuis el sol une émanation de lumière et l'approche de sa fenêtres, passé quelques hésitations elle la suit mais ses lianes ne supporte pas et elles tombe lourdement sur l'auvent. Affaiblies, les druides l'achèvent. Quelques minutes après nous sommes en route, Markku chargé du livre qu'il a retrouvé et d'ingrédients rares et frais.

Cœur vaillant

J'oubliais, Zaath a retrouvé son eidolon : l'ombre blanche. Ils voyagent désormais ensemble. C'est un miracle que les hurleurs ne les aient pas rattrapés, non par talent mais juste par malchance !

Armand est là, rassuré d'avoir récupéré son livre. Il se plonge avidement dedans.

[@Markku Stian] : A mon réveil notre frère Haggbard qui a veillé sur nous toute la nuit m'a raconté qu'au milieu de la nuit, Lillith notre soeur, dans un état second, tel un pantin s'est levée et avec précaution s'est approchée de sa mère. Non pas pour la veiller sur elle ou pour s'enquérir de son état mais bien pour lui trancher la gorge. Elle est restée a ses côtés de longues minutes, à observer sa respiration tranquille et à mesurer son acte. Elle a sortie sa serpe, pris ses marques pour porter le coup fatal, mais s'est finalement ravisée. Il faudra que j'aborde ce point avec  notre soeur, car elle avait l'occasion hier alors que sa mère était comateuse de la faire taire ! Que ce sont elles dites en elfique pour que notre soeur souhaite saigner sa mère, alors que il y a trois jours Lillith semblait plus que désireuse de la sauver des Hurleurs, et bien sur qu'est ce qui la fait renoncer ?

La mère de Lilith repart le lendemain vers la forêt. Elle doit penser mieux s'en sortir maintenant qu'elle est boiteuse qu'avant, ou rejoindre quelques alliés ?

Nous préférons nous éloigner de la forêt, ce n'est pas notre milieu. Peut-être avertir Meerloch pour la vider un peu plus des forces de Mitra ? Ou conserver la surprise ? C'est l'occasion d'atteindre les mines.

La croisée des chemins

Après avoir réparé la roue brisée peu après son arrivée, nous partons pour les mines, empruntant la route de Byrn. C'est à la croisée des chemins que le passé nous rattrape ! Je suis à nouveau enfant pied marchant tête basse, pieds nus dans la neige, Grelode et ses horribles cousins nous mènent à Byrne pour chanter à l'église. Je me souviens de la neige, des orphelins courbés pour échapper au vent mais je ne ressens pas le  froid. Je suis déjà à Byrne au pied de la colline dominée par son église sombre. Tout le village est là entourant un homme assis sur un bucher, comme un trône de bois. Il a été torturé et reste bâillonné et regarde la foule; Ce regard. Le prêtre est en plein sermon, brandissant une torche il semble possédé ! Je ne crois pas avoir vraiment écouté son interminable sermon.

Soudain, le silence ! Le prêtre nous présente la torche et me regarde. Je la prends alors que mes frères et sœurs baissent les yeux. En quelques pas je sui au bucher. Il s'embrase rapidement. Je croise furtivement le regard du roi qui brûle. Ca me revient, c'est Sarda le sorcier. Le feu s'étend, tord et mange ses vêtements et ses chairs. Il est encore vivant quand son bâillon cède attaqué par le feu, il trouve la force de crier "Je reviendrais !". Son cri me sort de ce souvenir. Saisissant, il me semble encore sentir l'odeur de la chair qui brûle et celle de la peur, peut être de l'urine. Mes frères et sœurs sont hagards. ils ont vécu la même expérience.

La peur est toujours là : il faut encore argumenter pour aller à Byrn de suite et reporter notre visite aux mines ... Mais nous mettons en route, nous atteindrons peut-être le bourg avant la nuit.

Byrn

Nous arrivons avec la nuit. La ville n'est pas fortifiée, un garde nous accoste pour nous laisser facilement passer. La route a été longue, nous nous dirigeons vers le centre et l'espoir d'une auberge, laissant l'ombre de l'église sur notre droite. L'auberge ! Le sorcier rouge, et ce n'est pas lié à la couleur de ses robes. L'accueil est chaleureux, l'aubergiste Marike est aimable et prompte aux confidences. Son mari est en mer, son fils Kwol l'aide. Nous sommes les seuls invités, les autres clients sont les habitués du village. C'est juste en face sur ce qui est désormais une petite place que le sorcier Sarda a brûlé et c'est en hommage à ce grand jour que l'auberge a été baptisée.

Nous réservons une chambre et nous réchauffons d'un repas très correct. Le grand jour, même si sept années se sont écoulées maintenant restent dans les esprits. Elle se souvient des méfaits de Sarda qui avait levé une tempête contre le village, de l'acharnement du prêtre Chénop pour le débusquer et le faire payer et même de la petite fille rousse qui avait embrasé le bucher. Juste le jour du solstice d'hiver. Et cette nuit marque le solstice d'été, justement … 

"Oui le père Chénop officie toujours, il est dans l'église qui ne va pas tarder à fermer". Nous nous excusons donc le temps d'aller faire nos dévotions tant qu'il en est l'heure.

L'église en granit de Byrn

L'église est d'un granit noir qui n'est pas commun sur la frontière, certain prétendent que les pierres auraient été amenées du sud, m'est avis que le bâtiment est plus ancien, et ses pierres viennent sans doute du nord. Nul souvenir quand nous approchons mais quelle majesté. Le style est à la fois massif et baroque, il ne s'encombre pas de ses colonnades qui plaisent tant aux gens de Mitra. Entièrement sculptées elle décrit maintes histoires de la victoire de la lumière … un peu trop, et trop déliées. C'est évident sur cette sculpture de paysan ou sur ce saint, là, ici encore. Des tailleurs de pierre ont défiguré les sculpture et ajouté des symboles pour prétendre que ce lieux est de Mitra. Mais la nuit devient sombre, il n'est plus temps d'admirer l'extérieur. 

Des pèlerins ont trouvé abri et se préparent à camper à l'abri de l'imposant linteau. L'un d'eux est en discussion avec le saint homme à l'autre bout de l'église quand nous entrons. Nous sommes immédiatement rabroués pour le courant d'air que provoque notre entrée, lié ou pas le père se renverse la lampe qu'il était en train de nettoyer ou de replacer sur ses robes maintenant trempées d'huile. Quelques passes de l'index et l'auriculaire de ma main gauche et un claquement sourd entre le pouce et le majeur de la droite et une étincelle l'embraserait … je me retiens.

A peine le temps de nous agenouiller et nous sommes chassés, l'église ferme ! Les pèlerins ne peuvent pas non plus rester sur le parvis ! Ils ne renâclent pas, ramassent leur bagage et commencent à descendre la pente, nous les suivons. Le prêtre est quelques mètres derrière nous, ses clés cliquettent en fermant la lourde porte. Il commence à neiger, le temps tourne, nous nous hâtons.

Un cri, comme une lueur derrière nous. Chénop n'a fait que quelques pas et s'est embrasé. Les flammes dévorent déjà sa capuche et descendent maintenant jusqu'à ces pieds. Au pied de la pente les villageois sortent de chez eux attirés par les cris.

Ne pas rester fascinée par les flammes, ne pas sourire.
Je me concentre pour ressentir les pensées coupables, j'irai essayer d'aider le prêtre juste après pour ne pas paraitre coupable. Aide ou pas d'aide, il n'y survivra pas.